Colombie - 10

J62-lundi 07 mars 2022-El Carmen De Bolivar - Sincelejo

Distance parcourue : 69,44 Km - Moyenne : 13,50 Km/h

Dénivelé montant : 624 m - Pente montante Maxi : 6 %

Dénivelé descendant : 581 m - Pente descendante Maxi : 5 %

Altitude départ : 156 m - Altitude arrivée : 199 m - Altitude Maxi : 322 m

Heure de réveil : 7h30 - Heure de départ : 8h30 - Heure d'arrivée : 16h00

Hôtel : Puerto Del Sol (hôtel au premier étage) – Carrera 25 # 28-95 – Okala – Sincelejo (Sucre) – Grande chambre avec un lit double et un lit simple – Salle de bain privée avec douche froide – pas de wifi – vélo dans la chambre – 35 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Le compteur totalisateur indique ce soir 4 002,46 kilomètres. J’ai donc parcouru aujourd’hui en fin de journée le 4 millième kilomètres depuis mon arrivée à Bogota le 4 janvier 2022.

Je suis un peu plus matinal ce matin avec un réveille à 7h30 et un départ de l’hôtel une heure plus tard. Je n’ai fait qu’un repas très léger hier soir et mon estomac me rappelle qu’il est vide ce matin. Je fais un petit déjeuner avec une omelettes/tomates, du riz et un café noir (6000 Pesos) dans un restaurant à la sortie de la ville. Il est un peu plus de 9 heures lorsque je quitte le restaurant.

Le parcours du jour est un peu vallonné. La plus grande « montée » commence au kilomètre 3 environ pour se terminer 10 kilomètres plus loin à l’altitude 322 mètres. Le début est en faux plat montant (maximum 2%). Il y a un kilomètre de vraie montée entre 4 et 6 % à mi pente et quelques centaines de mètres à la fin.

Tout le reste du parcours est une succession de petites montées et descentes avec des pentes le plus souvent faibles mais qui peuvent aussi atteindre les 6 %.

La route est bonne et le trafic n’est pas très important. Coté paysages c’est parfois vert et parfois des prairies bien grillées qui manquent d’eau. La pluie est peut-être plus généreuse à certains endroits.

Avant-hier j’ai eu de la pluie dans l’après midi et le soir lorsque j’étais à l’hôtel. Hier il y a eu un gros orage à la tombée de la nuit. J’étais à l’hôtel et cette pluie n’a pas eu d’inconvénient pour moi. Aujourd’hui à Corozal, à une dizaine de kilomètres du but, il a commencé à tomber quelques gouttes lorsque je sortais d’une supérette ou je m’étais arrêté pour acheter une boisson fraiche. Je mets le sac poubelle en protection pour la sacoche avant et le compteur mais il fait très chaud je n’enfile pas le kway. Il ne pleut pas beaucoup et j’échapperai peut-être à la grosse averse. Elle arrive moins de deux kilomètres plus loin et, le temps d’arriver sous un arbre pour ouvrir ma sacoche sans risquer que de l’eau y pénètre, je suis complétement trempé. J’enfile le kway et je repars sous la grosse averse. Elle dure une dizaine de minutes et ensuite je ne tarde pas à arriver sur une route séche.

J’arrive à Sincelejo avant 16 heures. Il y a des hôtels dés l’entrée de la ville mais il y a peu de commerces autour et ils sont au bord de la grande route où le trafic est devenu plus important depuis Corozal et il est peut-être possible de trouver plus calme. Entre Corozal et Sincelejo la route est à chaussées séparées et il y a aussi souvent une autre petite chaussée séparée pour les vélos donc pas de problème de sécurité pour y rouler en vélo.

Je suis ma trace qui rentre dans la ville et je vois rapidement des hôtels. Il y a beaucoup de restaurants de rue à l’intersection de la route qui rentre en ville et du grand axe. Il y a aussi une petite supérette. Je n’ai pas besoin de plus et je n’aurai rien de plus au centre-ville. Je m’arrête donc au premier hôtel qui n’a que des chambres climatisées à partir de 45 000 Pesos. Il aurait été idéal car il a un parking fermé mais je préfère éviter la climatisation car depuis quelques jours les chambres sont plus fraiches (autour de 28 degrés quand même) et je n’utilise même pas le ventilateur qui me donne mal à la gorge.

Je pousse le vélo jusqu’à l’hôtel suivant qui est à une vingtaine de mètres. Il y a une chambre avec ventilateur qui est disponible. Le prix est de 35 000 Pesos si la chambre est occupée par une personne et de 45 000 pesos si elle est occupée par deux personnes. La réception et les chambres sont au premier étage mais l’escalier est large avec un palier au milieu et je peux mettre le vélo dans la chambre qui est grande avec un lit double et un lit simple. Ceci me convient je m’installe ici pour la nuit.

Le soir je retourne à pied vers le carrefour pour diner dans un restaurant avec des morceaux de poulet (assez copieux mais les couverts sont remplacés par un gant en plastique), deux bananes cuites, 2 tranches de tomate et un peu d’oignon (7000 Pesos le tout). J’avais fait un petit tour du quartier avec le vélo sans sacoche avant de le monter dans la chambre et le coin le plus animé semble être ce carrefour. Avant la nuit il y avait aussi un rassemblement de soutien à un candidat avec beaucoup de personnes avec des drapeaux, casquettes, ballons etc.. avec le numéro et les couleurs du candidat qu’elle soutenait. Ce groupe s’est dispersé avant que je sorte diner car ils rentraient chez eux en gros groupes lorsque je suis sorti diner.

J63-mardi 08 mars 2022-Sincilejo-Sahagun

Distance parcourue : 48,78 Km - Moyenne : 14,11 Km/h

Dénivelé montant : 235 m - Pente montante Maxi : 6 %

Dénivelé descendant : 349 m - Pente descendante Maxi : 4 %

Altitude départ : 199 m - Altitude arrivée : 95 m - Altitude Maxi : 211 m

Heure de réveil : 8h45 - Heure de départ : 9h50 - Heure d'arrivée : 15h00

Hôtel Central – Carrera 12 # 151 – Sahagun (Cordoba) – La réception de l’hôtel est au premier étage et les chambres sont au deuxième étage mais il y a un garage fermé et en partie couvert qui ouvre sur la rue – Chambre au deuxième étage avec un lit double + un lit simple – ventilateur – Grande fenêtre qui ouvre sur une rue calme – Salle de bain privée avec douche froide – Vélo dans la partie abritée du garage fermé – 40 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Passer la nuit dans un hôtel calme et sans utiliser de réveil peut réserver quelques petites surprises. Hier soir j’avais bien fermé le rideau noir de la fenêtre qui donnait sur la terrasse d’un voisin et aucune lumière n’y passait. La position de l’hôtel et de la chambre ne laissait pas passer beaucoup de bruit et lorsque je sors du sommeil ce matin il est 8h45. Le parcours prévu pour aujourd’hui est facile mais un peu long avec un peu plus de 100 kilomètres. En partant vers 10 heures je devrai pourvoir arriver à destination avant la nuit mais je suis en avance sur mon programme et il y a des villes avec hébergements sur le parcours.

Je quitte donc l’hôtel à 9h50 avec l’intention de faire encore un petit parcours super touriste avec l’effort minimum et de m’arrêter à Sahagun où même en avançant lentement je devrai arriver largement avant 15 heures.

Je fais la pause petit-déjeuner au kilomètre 4 environ avant de sortir de la ville.

Sur ce parcours il y a quelques montées mais le profil est globalement descendant. La route est bonne et le trafic n’est pas gênant.

Vers midi je fais une petite halte dans une supérette à Chinu au kilomètre 26 environ. J’achète quelques fruits et une boisson fraiche pour faire un déjeuner léger à l’ombre. Les ombres sont rares à cette heure de la journée mais j’en trouve une suffisamment grande pour protéger du soleil mon vélo et moi.

J’arrive aux abords de la ville de Sahagun un peu après 14 heures. Il y a des hôtels au bord du grand axe mais si je dors ici il y des chances que je sois réveillé par les camions beaucoup plus tôt qu’aujourd’hui. Je consulte la carte Google qui indique des hôtels au centre-ville loin de la grande route. J’en prends la direction. En passant devant une boulangerie qui vend des glaces je ne peux résister à la tentation. Je sais que cela ne fait que donner l’impression de rafraichir et ne calme pas la soif. Il y a le choix entre plusieurs tailles de verre en plastique (équivalent des cornets). Le plus petit contient 2 boules pour 2000 Pesos, le moyen 3 boules pour 3000 Pesos et le grand 4 boules pour 4000 Pesos. Je me limite au petit modèle et le déguste assis au frais et à l’ombre dans la boulangerie. On peut s’installer à table dans les boulangeries pour manger les gâteaux, glaces, boissons, café etc… qu’elles vendent.

Le ciel commence à devenir bien noir et cela présage d’une pluie imminente. Je reprends la direction des hôtels du centre en faisant quelques détours car certaines rues sont fermées. Il commence à pleuvoir lorsque je suis devant l’hôtel Sahagun Plaza. Certains commentaires disent qu’il est cher et son aspect extérieur le laisse présager. Les balcons qui débordent du bâtiment font un bon abri contre la pluie et j’y installe mon vélo cadenassé. Le bâtiment contigu est une banque et un agent de sécurité armé est lui aussi sous l’abri des balcons. Il semble beaucoup plus s’intéresser à son téléphone qu’à la surveillance de la banque mais sa présence, même très distraite, devrait suffire à tenir éloigné d’éventuels voleurs de vélo. Je monte à la réception qui est au premier étage. L’escalier indique déjà à lui seul un établissement largement en dessus de ceux où je loge habituellement. Le réceptionniste m’annonce 115 000 Pesos comme prix d’une chambre pour une personne. C’est plus du triple que ce que j’ai payé hier et je le remercie sans demander plus de détail.

L’hôtel Plaza que j’envisageait de visiter en premier si la pluie ne m’avait pas imposé un arrêt forcé est tout proche mais la pluie tombe drue. Je pense que je peux y arriver sans trop me mouiller sans vélo et en suivant les trottoirs qui bénéficient de l’abri de balcons ou de déports de toits. Je mets quand même le Kway car il y a une rue à traverser et sur cette partie il n’y a aucune protection. J’arrive rapidement et pas trempé à l’hôtel Plaza. Les chambres avec ventilateur sont à 40 000 Pesos si elles sont occupées par une personne. La réception est au premier étage et les chambres sont à un niveau en dessus mais il y a un garage fermé et en partie couvert (2/3 cour et 1/3 garage) qui ouvre sur la rue. L’hôtel est très propre et il y a un petit salon parfumé avec fauteuils à l’étage des chambres. La chambre qui m’est proposée à une grande baie vitrée orientée Sud-Est. Le soleil risque de la réchauffer vite demain matin mais pour l’instant est à l’ombre. Tout ceci est très bien pour moi. Je retourne chercher mon vélo et je me mouille un peu plus en le ramenant mais cela reste encore acceptable. Il ne reste qu’à monter les bagages, rentrer le vélo dans le garage et s’installer tranquillement à l’abri de la chambre. La douche est aussi la bienvenue même si la sensation de fraicheur qu’elle donne un instant est aussi éphémère que celle de la crème glacée.

Le soir je fais un tour sur la place centrale. Il y a quelques restaurants de rue et j’en choisi un pour diner. Il y a aussi plusieurs supérettes et au moins une boulangerie. Après avoir fait quelques achats dans une supérette je passe à la boulangerie pour acheter quelques viennoiseries et y boire une bière fraiche.

J64-mercredi 09 mars 2022-Sahagun-PuebloNuevo

Distance parcourue : 57,60 Km - Moyenne : 13,57 Km/h

Dénivelé montant : 466 m - Pente montante Maxi : 6 %

Dénivelé descendant : 431 m - Pente descendante Maxi : 5 %

Altitude départ : 85 m - Altitude arrivée : 120 m - Altitude Maxi : 172 m

Heure de réveil : 7h00 - Heure de départ : 8h35 - Heure d'arrivée : 14h30

Hotel Central – Carrera 11 – Pueblo Nuevo (Cordoba) – Hôtel avec réception et chambre au premier étage mais le parking est au niveau de la rue avec entrée sur la Carrera 12 (un niveau en dessous de la Carrera 11) – chambre lit double avec climatiseur et ventilateur de plafond (petite fenêtre qui donne sur un carré de 1mx1m qui donne sur l’extérieur en haut des hauteur 3,5m de hauteur environ) – salle de bain privée avec douche froide – WIFI et Je capte aussi la 4G Claro dans la chambre – Vélo dans une petite pièce au fond du parking et à un niveau en dessus (le parking communique avec l’hôtel par des escaliers fermés pas des grilles).

Il y a un atelier de tôlerie qui n’est pas très loin de l’hôtel et le travail doit commencer à 7 heures (ou plus tôt mais cela ne m’a pas réveillé). C’est donc le bruit des meuleuses et des marteaux frappants la tôle qui m’a réveillé vers 7 heures ce matin. J’ai fait une bonne nuit et je quitte le lit aussitôt réveillé.

Je prends un petit acompte sur le petit déjeuner dans la chambre avec quelques viennoiseries et fruits achetés hier soir. Je descends ensuite les sacoches au rez de chaussée et le réceptionniste d’hier soir viens rapidement ouvrir le garage pour que je récupère mon vélo. Je prends la route vers 8h35 et je quitte la ville par le chemin le plus court sans prendre de petit-déjeuner. Je pense ne pas avoir faim avant 10 heures. Je vais donc essayer aujourd’hui un déjeuner avancé vers 10 – 11 heures (c’est la position des restaurants qui décidera de l’heure) et un diner vers 17 heures. Deux repas et un petit-déjeuner léger devraient être largement suffisant en ce moment où le terrain et la distance ne demandent pas de gros efforts.

Je traverse une petite agglomération qui s’appelle « La Y » et qui se trouve à une intersection de trois routes. Il y a des restaurants. Il n’est pas encore 10 heures et je n’ai parcouru qu’environ 19 kilomètres mais je sens que mon estomac ne refusera pas un repas complet. Il y a quelques camions qui sont arrêtés devant les restaurants et qui en gênent un peu l’accès avec le vélo. Je m’installe donc au frais dans un restaurant qui n’est peut-être pas préféré des camionneurs mais qui semble être bien. Le repas (classique : soupe – plat avec viande de bœuf grillée, riz, Yacca (manioc), Patacone (bananes cuites), ensalada (salade, tomate, oignon) – et une boisson qui est ici un café ou un chocolat, je choisis le chocolat à l’eau (un grand bol) est à 13 pesos et tout est bon. Je traine un peu pour profiter de la fraicheur et essayer répondre aux questions des propriétaires du restaurant sur mon voyage et ma nationalité qui est par défaut pour eux « norte americano » (USA ou Canada).

Je reprends la route vers 10h30. Je fais l pause suivante vers midi au kilomètre 41 environ. C’est encore à l’intersection de trois routes mais cette fois-ci le village s’appelle « El Viajano ». Je n’ai pas faim mais il y a des glaces et des vendeurs de boissons fraiches. Je me laisse tenter par les deux avec une glace industrielle goût fraise (pas extraordinaire mais rafraichissante quand même) et un jus naturel de citron. Le vendeur de jus de citron me prend pour un Russe. Ce n’est généralement pas très flatteur car les touristes Russes ne sont pas très appréciés en Asie du Sud Est. Je ne sais pas ce qu’il en est en Amérique du Sud mais je suppose qu’ils sont moins nombreux à y venir car c’est beaucoup plus loin de chez eux. La situation actuelle aggrave encore la situation des Russes et je corrige tout de suite en précisant que je suis français. Les autres vendeurs se mêlent à la conversation et j’apprends aujourd’hui que la variante d’Espagnol qui est parlée dans la région s’appelle « costeñol » et que cet espagnol est proche de celui parlé en Amérique centrale.

Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_en_Colombie   

On retrouve ici quelques expressions très utilisées comme « Listo » = Ok (pour moi cela voulait dire « prêt ») et « a la orden » expression qui est débité par presque tous les commerçants chaque vois qu’ils voient quelqu’un s’approcher de leurs commerces. C’est aussi souvent cette expression qui est utilisé en réponse au « gracias señor/señorita » dont on gratifie la personne qui vient rendre la monnaie. https://www.telemartin.tv/video/accent-espagnol-colombie/

Il reste une quinzaine de kilomètres jusqu’à Pueblo Nuevo où j’arrive sans problème. Il y a un hôtel avec au moins un restaurant à coté sur le grand axe en bordure de la ville. L’endroit brisque d’être bruyant tôt le matin et il n’est pas encore 14 heures. Google indique deux hôtels au centre de Pueblo Nuevo et je continue dans cette direction. Je fais une halte boisson fraiche dans une supérette avant d’arriver vers les hôtels qui sont tous les deux sur en face de la place Simon Bolivar. Je visite en premier « l’hôtel parque principale » (hôtel La Florida » sur Google). La visite est rapide car le réceptionniste qui est au téléphone s’interrompt quelques secondes pour me dire qu’il est complet aujourd’hui. Il suffi de contourner la place pour arriver au second « Hotel Central ». Celui-ci a encore des chambres. Le prix pour une personne est de 40 000 Pesos. Les chambres ont climatiseur et wifi. Il y a un parking qui est derrière l’hôtel et qui est accessible depuis la rue qui est de l’autre coté du pâté de maisons. C’est parfait pour moi et je m’installe ici. Je commence par monter mes sacoches dans la chambre. La standardiste me dit ensuite d’aller avec mon vélo devant l’entrée du parking pendant qu’elle prend un escalier intérieur pour aller l’ouvrir. Nous arrivons en même temps devant le portail. Il y a une cour et un abri pour les motos mais elle me dit de monter le vélo dans l’escalier extérieur qui monte d’un étage au fond du parking. Sur la droite il y a un local avec un groupe électrogène. C’est dans ce local bien caché de la rue que mon vélo passera la nuit. Il est au même niveau que la rue sur laquelle ouvre l’hôtel car un escalier conduit à l’autre bout du couloir sur lequel ouvre ma chambre. Il aurait peut-être été plus simple que monte les bagages dans la chambre depuis le parking que depuis la rue.

Le parcours du jour a été plutôt agréable avec un terrain un peu vallonné et une nature un peu plus verdoyante que les jours passés. La route a été en général plutôt bonne et le trafic pas très dense mais la route pas très large impose nécessite un peu d’attention car les gros camions ne peuvent pas toujours doubler en laissant une grande distance de sécurité.

Je dine vers 17 heures dans un restaurant qui est à quelques pas de l’hôtel et je fais aussi quelques achats dans un supérette qui est elle aussi très proche (il y a en a même deux et une troisième un peu plus éloignée).

J65-jeudi 10 mars 2022-PuebloNuevo-Caucasia

Distance parcourue : 82,15 Km - Moyenne : 15,56 Km/h

Dénivelé montant : 448 m - Pente montante Maxi : 5 %

Dénivelé descendant : 513 m - Pente descendante Maxi : 8 %

Altitude départ : 120 m - Altitude arrivée : 55 m - Altitude Maxi : 121 m

Heure de réveil : 7h15 - Heure de départ : 8h45 - Heure d'arrivée : 15h45

Hotel La 30 – Calle 30 # 171 – Caucasia (Antioquia) – Les chambres de l’hôtel sont au premier étage mais la réception est au rez de chaussée – Grande chambre avec lit double (premier étage), climatisation, ventilateur, fenêtre qui ouvre sur rue (côté Sud) – Salle de bain privée avec WC séparé – douche froide dans cabine assez grande contenant aussi le lavabo – Pas de wifi mais je capte la 4G Claro dans la chambre – vélo à l’intérieur devant le comptoir de la réception. 45 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne (les prix sont affichés à la réception).

J’ai passé une très bonne nuit dans la chambre confortable et fraiche de l’hôtel Central à Pueblo Nuevo. J’ai utilisé la climatisation qui était bien placé pour ne pas souffler l’air froid directement sur le lit et la télécommande avait toutes les fonctions nécessaires pour positionner le volet de façon à ce que le système refroidisse un peu l’air (24 ou 25 degrés mais pas moins pour moi) sans qu’il y ait une impression de courant d’air froid. Ce n’est pas toujours ainsi et souvent il faut se contenter d’une commande marche/arrêt.

Une conversation à la réception me réveille vers 7h15. C’est la bonne heure car l’étape prévue pour aujourd’hui est encore facile mais plus longue avec environ 80 kilomètres. Elle peut aussi être raccourcie si nécessaire car il y a des villages avec hébergements sur le parcours.

Je fais un petit-déjeuner très léger dans la chambre avec deux viennoiseries et deux mandarines. Je quitte l’hôtel vers 8h45 et je rejoins la grande route par le chemin le plus court après avoir refait ma réserve d’eau dans une supérette.

Tout le parcours sera encore un peu vallonné mais c’est le début jusqu’à Tierra Rica (environ 15 kilomètres) qui l’est la plus. Il est possible d’éviter Tierra Rica en prenant la déviation mais je commence à avoir faim et je prends la route qui longe un coté du village. Une autre route conduit au centre mais je n’ai rien à y faire puisqu’il y a des restaurants et des commerces sur la route que je suis. Je m’arrête à un petit restaurant et je complète mon petit-déjeuner pas un plat avec des œufs brouillés, du riz et des bananes suites arrosé d’un bon jus de mangues (c’est la saison des mangues et il y a beaucoup de manguiers dans cette région). Le patron du restaurant me questionne sur mon parcours et il demande à faire une photo de nous deux avec le vélo.

Je ne passe qu’en bordure de la ville mais je vois deux hôtels et une hospedaje.

Comme hier le parcours est plutôt agréable. Les paysages n’ont rien d’extraordinaire. C’est une région d’élevage avec donc des prairies et des vaches. Il y a aussi de beaux arbres avec parfois de belles fleurs jaunes qui semblent être celles d’une plante grimpante qui utilise l’arbre comme support. Le trafic n’est pas dense mais il y a encore pas mal de gros camions et il ne faut pas relâcher la vigilance.

J’arrive vers midi à Buenavista au kilomètre 40 environ. Je commence par faire une pause boisson fraiche dans une supérette. Je n’ai pas vraiment faim mais il y a des restaurants et un petit arrêt à l’ombre sera quand même bienvenu. Le menu complet (soupe, plat avec viande et accompagnement, boisson) est à 10 000 Pesos. C’est bon et le service est rapide.

Je fais un autre arrêt auprès d’un étal ambulant pour boire un grand verre de pastèque (du jus et de la pulpe) au kilomètre 72 environ. Je m’installe sur une chaise à l’ombre à côté des gens qui vendent la boisson et aussi des pastèques entières. Ils me questionnent sur mon voyage et comme c’est souvent le cas semble avoir du mal à croire que l’on puisse faire tout ce chemin en vélo. Je ne sais pas comment cela est arriver mais on parle aussi de la météo. Dans cette région, je pense que c’est la même chose à cette altitude dans tout la partie nord de la Colombie, c’est la saison sèche et très chaude. A partir d’avril et jusqu’à octobre il pleut beaucoup et il fait moins chaud.

L’arrive ensuite rapidement à Caucasia. Il y a beaucoup d’équipement pour charger ou décharger le bétail des camions au début de la ville. Il doit y avoir de gros marchés où les éleveurs viennent vendre leurs bêtes. Je rentre un peu plus à l’intérieur et je commence à voir quelques hôtels. Ma trace préparée s’arrête au bord du grand axe à un endroit où il y a en effet des hôtels. Ils risquent cependant d’y avoir du bruit dans la nuit et tôt le matin avec les camions. Google indique beaucoup d’hôtels un peu à l’écart du grand axe. Je prends donc une rue plus tranquille et après avoir raté un ou deux hôtels j’arrive devant l’hôtel la 30 (c’est le numéro de la rue). Il a bon aspect et la réception est au rez de chaussée. La porte est fermée à clé mais il y a une sonnette et au travers de la porte vitrée je peux même voir le prix des chambres qui est affiché sur le comptoir de la réception. Les chambres doubles avec climatisation et occupées pas une personne sont à 45 000 Pesos. C’est un peu plus cher qu’hier mais cela reste bon marché. Je sonne et une dame arrive rapidement. Elle ouvre la porte et me confirme le prix que j’ai vu. Les chambres sont à l’étage. Elle ne me propose pas de monter le vélo dans la chambre mais de le mettre devant la réception sous le grand téléviseur qui est accroché au mur. Je demande à voir la chambre. Elle est à l’étage et la dame referme la porte à clé avant de m’accompagner à l’étage. La chambre est très grande et le lit est aussi confortable. Comme hier il y a un climatiseur et un ventilateur de plafond. La fenêtre est grande et ouvre sur la rue mais c’est une rue tranquille et il ne devrait pas y avoir trop de bruit. La chambre semble aussi fraiche car la fenêtre est ouverte et la porte qui lui fait face est maintenue ouverte par une chaise. Le mobilier de la chambre est aussi assez complet avec un petit meuble de rangement intégré dans un mur, une table est deux chaises. La salle de bain est aussi pas mal agencée avec dans la première partie le WC et plus loin la cabine de douche fermée et assez grande pour contenir le lavabo. Tout ceci me convient et je dormirai ici cette nuit.

Après la douche je fais un tour en ville pour retirer un peu d’argent, diner et faire quelques courses. Je marche un peu plus que prévu car le distributeur BBV le plus proche à un panneau qui dit qu’il n’a plus d’argent. Je vais donc jusqu’à la banque BBVA où le distributeur fonctionne. Les distributeurs de cette banque ne donnent que de petites sommes mais jusqu’ici il n’y avait pas de frais. Habituellement les distributeurs qui prélèvent des frais indiquent le montant des ces derniers et proposent d’accepter les frais ou d’annuler l’opération. Comme pour les retraits précédents le distributeur BBVA ne pose qu’un minimum de question, n’indique aucun frais et donne l’argent, le reçu et relâche la carte de crédit. Je consulte le reçu et il indique cette fois-ci 9000 Pesos de frais (soit environ 3%). De retour à l’hôtel je consulte mon compte en ligne car les paiements et retraits par carte y figurent très vite dans un cadre « opérations à venir ». Je compare le montant en Euros avec celui indiqué sur le site Mastercard pour un même retrait sans frais et les deux correspondent au centime d’Euro près. Il semble que les frais indiqués sur le reçu n’ont pas été ajouté au montant retiré. Je ne peux pas avoir plus de détails avant au moins une semaine. Lorsque le retrait sera listé sur le compte je saurai si BBVA a ajouté 9000 Pesos de frais ou non. C’est une chose qui peut attendre sans problème et qui est sans gravité car on ne parle ici que d’environ 2 Euros.
L’opération de retrait apparait sur le compte ING le samedi 12/03/2021. Elle n’indique que les 300 000 Pesos que j’ai reçu du distributeur (sans frais donc). Lorsqu’il y a des frais ING (ou une autre banque émettrice de la carte) paie à la banque propriétaire du distributeur de billets le montant que le distributeur a donné au client + les frais que la banque propriétaire du distributeur garde pour elle. Dans mon cas c’aurait donc été 309 000 Pesos (300 000 pesos que le distributeur m’a donnés + 9 000 Pesos de frais pour la banque propriétaire du distributeur. Il est donc probable que ces frais de 9 000 Pesos affichés sur le reçu sans information préalable soit une erreur dans le programme qui gère l’impression des reçus.

J66-vendredi 11 mars 2022-Caucasia-Zaragoza

Distance parcourue : 89,84 Km - Moyenne : 13,72 Km/h

Dénivelé montant : 811 m - Pente montante Maxi : 7 %

Dénivelé descendant : 778 m - Pente descendante Maxi : 9 %

Altitude départ : 55 m - Altitude arrivée : 88 m - Altitude Maxi : 217 m

Heure de réveil : 7h10 - Heure de départ : 8h07 - Heure d'arrivée : 16h40

Hôtel « La casona » - Carrera 20 # 182 – Zarogoza (Antioquia) – Hôtel avec réception au premier étage et chambres au premier et au deuxième étage – Chambre au deuxième étage avec deux lits simples, ventilateur de plafond, grande fenêtre qui ouvre sur une grande pièce vide et ouverte côté rue – Salle de bain privée avec douche froide – pas de wifi mais je capte la 4G Claro dans la chambre – Vélo dans la chambre – 30 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Je me réveille naturellement vers 7h10 ce matin après une grosse nuit de bon sommeil. Je prends un petit acompte sur le petit déjeuner avec une mangue, une mandarine et une viennoiserie.

Je quitte l’hôtel à 8h07 et je rejoins rapidement la grande route Je fais une halte dans une supérette pour faire que provisions car il semble n’y avoir aucun village sur les presque 90 kilomètres de parcours entre Caucasia et Zaragosia. La ville disparait plus vite que je ne pensais et je ne vois pas de restaurant à la sortie. Avant de partir en rase campagne je prends un petit chemin sur la gauche qui est bordé par des maisons. Je m’arrête au premier commerce qui doit être un restaurant rapide car il y a des Empanadas dans une vitrine. Je n’aime pas trop cette nourriture mais s’il n’y a rien d’autre je m’en contenterai. La dame me propose des œufs avec des tomates mais elle n’a pas de riz ni d’autres légumes pour accompagner. Je me contenterai donc des œufs et de la galette qui est servie avec. Je prends un verre de jus de fruits pour accompagner tout ça. Le service est un peu long car rien n’est prêt mais je ne suis pas trop pressé aujourd’hui. Le parcours est un peu long et vallonné mais, sauf problème, je devrai arriver à destination bien avant la nuit.

Je ne regrette pas d’avoir perdu un peu de temps pour le petit déjeuner ni d’avoir mis quelques fruits et viennoiseries dans mes sacoches car, comme prévu, je roule sur une route agréable avec un très bon revêtement mais presque déserte. Il y a très peu de circulation et aucun commerce ni maison au bord de la route.

Vers le kilomètre 42, juste avant le pont qui enjambe le roi Caceri, il y a quelques maisons sur la droite un peu à l’écart de la route et en bordure de route une maison qui pourrait être un restaurant mais qui n’a aucun enseigne. Je continue un peu et traverse le pont. De l’autre côté il y a une maison avec un panneau restaurant. Je m’y arrête et l’homme qui est assis devant la maison me dit que le restaurant est « otro lado del puente ». Je reviens donc vers la première maison qui est bien un restaurant. Il est environ midi et il est juste au bon endroit pour que j’y déjeune.

Pendant que je mange un groupe de jeunes gens (hommes et femmes) qui semblent être des collègues de travail arrive et s’installe comme moi à l’unique mais grande table. Ils me posent bien entendu quelques questions sur mon voyage. Je termine avant eux et une partie du groupe demande à faire une photo avec le vélo.

La deuxième partie du parcours est aussi déserte que la première. Il y a encore une fois quelques maisons en bordure de route mais je vois juste une petite « tienda » (épicerie) mais pas de restaurant. Ce n’est pas un problème puisque j’ai déjà mangé.

A une dizaine de kilomètres du but commence une montée un peu plus longue et pentue que celles que j’ai eu jusque-là. La pente atteint 7% mais elle se réduit sur la fin. Après le point haut commence une descente encore plus pentue que la montée et qui se termine à l’entrée de Zaragoza.

Dés l’entrée de la ville il y a quelques vendeurs de rue. Je m’arrête devant l’étal d’une dame qui vend des jus de citrons à 1000 Pesos le verre. Je bois mon verre en compagnie de deux jeunes garçons qui sont à moto mais qui ont soif eux aussi. Lorsque je leur dis que je vais à « Remedios » l’un d’entre eux me dit tout de suite « es piedras, no hay pavamiento » (c’est de la pierre, il n’y a pas de goudron). Les voitures Google ne sont pas passé sur cette route et je n’avais pas ce renseignement. J’avais juste vu les 5 derniers kilomètres sur street view et ils étaient goudronnés en 2013. Les deux jeunes m’ont d’ailleurs précisé qu’il y avait du goudron sur une petite partie. Ils m’ont aussi dit qu’il n’y avait qu’une seule montée ce qui ne correspond pas du tout au profil que j’ai. Il affiche une première montée à 243 mètres puis une descente à 175 m puis une montée à 278 m puis descente à 187 mètres puis montées à 301 mètres puis descente à 170 mètres. Ensuite c’est tout en montée jusqu’à Remedios avec des pentes plus ou moins fortes. Remedios est à environ 730 mètres d’altitude. Je m’attends donc à un parcours montagneux et difficile demain. Après demain il devrait y avoir aussi au moins une vingtaine de kilomètres sans goudron et le parcours sera également montagneux.

Je rentre ensuite en ville et pars à la recherche d’un logement après une autre pause fraicheur avec un verre de jus de canne à sucre.

Le premier hôtel est à l’étage. La réceptionniste est en bas et elle m’annonce un prix de 50 000 Pesos pour une chambre qui est trop petite pour que j’y mette le vélo. Après discussion avec un homme qui est avec elle, elle m’en propose une plus grande dans laquelle le vélo peut entrer pour le même prix. Les deux sont un peu trop insistant alors que je n’ai pas vu la chambre. Je pense que le prix a été majoré du début et je dis que je vais voir ailleurs s’il y a des hôtels avec un stationnement plus commode pour le vélo. Les hôtels ne manquent pas dans la ville et le deuxième n’est qu’à une vingtaine de mètres. Il est aussi à l’étage et je monte pour me renseigner. La chambre pour une personne est à 45 000 Pesos mais il n’y a aucune possibilité pour le vélo. Le suivant est nettement moins bien mais les chambres plus basiques et avec ventilateur sont assez grandes pour que j’y mette le vélo. La réception est au premier étage et les chambres au premier et au deuxième étage. Je peux choisir la chambre que je veux. Celle du deuxième étage sont plus grandes et il y en a une qui a une grande fenêtre qui ouvre sur une pièce vide qui elle-même ouvre sur la rue avec vue sur le rio nechi. Comme toutes les autres chambres elle est très chaude mais je pense qu’en ouvrant la fenêtre elle devrait perdre quelques degrés. Le prix des chambres occupées par une personne est de 30 000 Pesos. Il y a d’autres hôtels dans la même rue mais ils semblent tous être à l’étage et le problème du stationnement du vélo se posera aussi. Je réserve donc une chambre à l’hôtel « La casona » et monte vélo et sacoches au deuxième étage.

Après la douche je sors diner en ville. Je remets à demain matin avant de prendre la route l’achat des provisions indispensables pour s’engager sur un parcours où il ne devrait pas y avoir plus de commerces qu’aujourd’hui.

J67-samedi 12 mars 2022-Zaragoza-Fraguas (Machuca)

Distance parcourue : 32,53 Km - Moyenne : 8,83 Km/h

Dénivelé montant : 444 m - Pente montante Maxi : 15 %

Dénivelé descendant : 351 m - Pente descendante Maxi : 12 %

Altitude départ : 88 m - Altitude arrivée : 181 m - Altitude Maxi : 305 m

Heure de réveil : 7h15 - Heure de départ : 8h20 (9h20 après achats et petit-déjeuner) - Heure d'arrivée : 14h30

Hôtel (pas de nom – wifi = Duwai) – Fragras (Antioquia) – Cet hôtel n’a pas d’enseigne et n’est pas signalé par Google. Il n’y a pas de numéro sur la porte et la petite rue n’a pas de numéro non plus. La trace y conduit et il suffit de la suivre pour arriver au bon endroit. La réception et les chambres sont au premier étage. Si la porte est fermée il faut demander à la droguerie qui est du même coté de la rue et deux maisons avant en arrivant du « centre ». Chambre avec un lit double et un ventilateur au premier étage – grande fenêtre qui ouvre sur rue – salle de bain privée avec douche froide. Wifi (vélo dans la chambre) – 30 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

L’agitation extérieure me sort du sommeil vers 7h15. C’est une bonne heure pour sortir du lit. Plus tôt aurait été trop tôt car je dois faire quelques provisions pour la route et les supérettes ouvrent généralement à 8 heures. Avec la distance, le dénivelé et une partie du parcours sans goudron il aurait fallu que je parte avant 7 heures pour espérer arriver avant la nuit à Remedios. J’ai regardé le parcours plus attentivement hier soir et il y a au moins un hébergement à mi-chemin à Fraguas (ou Machuca). En fonction de la vitesse moyenne du début du parcours j’aviserai à Fraguas de couper ou non l’étape. Comme je suis en avance sur mon planning et que je vais prendre la route tard ce matin couper l’étape semble la solution la plus adaptée mais je prendrai la décision sur le terrain. Fraguas est à mi-distance mais la deuxième partie sera plus montagneuse et devrait prendre plus de temps.

Je quitte l’hôtel vers 8h20 et je pars à la recherche d’une supérette, d’une boulangerie et d’un vendeur de fruit. Il y a une supérette « supermercado » dans la même rue que l’hôtel. Je trouve des boulangeries en face de l’église. Il y a aussi un couple de Vetetiste qui y prend le petit déjeuner. L’homme parle quelques mots de français mais la conversation revient vite à l’espagnol (un Espagnol simple que je comprends, les gens qui ont un peu étudié une autre langue savent souvent mieux communiquer avec les étrangers que ceux qui ne parlent que leur langue maternelle). J’explique à nouveau, pour la troisième fois ce matin, mon parcours. Je demande aussi des détails sur la route entre Zaragoza et Remedios. Il y a environ 65 kilomètres (ça je le savais) et des parties goudronnées et d’autres non. C’est quelque chose comme 40 ou 50% de goudron et le reste du chemin de terre. Avant de se quitter nous faisons une photo souvenir.

Je prends le petit-déjeuner dans un petit restaurant à la sortie de la ville. Le service est bien organisé et le petit-déjeuner avec de la viande, du riz, une banane cuite mais pas sèche (c’est souvent le cas) est servi rapidement et tout est bon. Lorsque j’ai terminé il est déjà 9h20. C’est tard mais j’ai le ventre plein et des réserves dans les sacoches.

Je suis ma trace préparée pour sortir de la ville et j’arrive rapidement sur des fortes montées à 15% mais la route est bétonnée et j’arrive à passer sur le vélo. Comme prévu le goudron ou béton disparait rapidement pour laisser la place à un étroit chemin de terre et de pierres. Vers le kilomètre 5 environ je vois des motos qui circulent sur ma gauche sur une voie avec des glissières de sécurité. La route est en dessus du chemin et je ne vois pas le revêtement mais la vitesse de motos et voitures laisse penser que c’est goudronné. En prenant une autre route pour sortir de la ville j’aurai probablement évité au moins une partie du chemin de terre.

Environ un kilomètre plus loin le chemin sur lequel je roule rejoint la route mais elle n’est pas goudronnée à cet endroit. C’est donc encore de la terre compactée avec des pierres mais c’est bien plus roulant que le chemin. Le reste du parcours sera une succession de parties goudronnées, de nouvelles routes non encore goudronnées et de l’ancien chemin. L’ancien chemin traverse parfois de zones boisées plutôt agréables et bien ombragées. La nouvelle route sera très large et il ne faudra compter que sur l’ombre des talus.  Il y a aussi parfois des déviations sur la route goudronnée qui ramènent via des petits chemins créés pour l’occasion sur l’ancien chemin. Un de ces chemins de déviation est tellement pentu que j’ai beaucoup de difficultés à monter en poussant le vélo et pourtant il est goudronné pour que les véhicules à moteur gardent de l’adhérence à la montée et à la descente.

Au kilomètre 19 environ et juste un peu avant midi l’ancien chemin passe dans un petit village avec un restaurant. Le chemin qui est régulièrement arrosé est un peu boueux mais le restaurant n’a rien à envier de certains beaux restaurants en ville. La salle à manger ouverte mais abritée par un toit est carrelé et il y a des fleurs à tous les piliers. Les tables sont propres et les chaises sont confortables. Les clients qui sont déjà installés sont tous des employés (pas basiques car ils ont un gros 4x4 aux couleurs de l’entreprise) d’entreprises qui travaillent sur le chantier. Je n’ai qu’un petit vélo et pas vraiment faim mais une occasion de manger ne se représentera probablement pas alors je m’installe à table. Le repas complet (soupe, plat et boisson) est à 12 000 Pesos mais c’est seulement 10 000 Pesos sans la soupe (solo la bandera). Je prends le repas complet qui est servi rapidement.

Je reprends la route vers 12h40. Il ne reste qu’une douzaine de kilomètres jusqu’à Fraguas où il y a au moins un hébergement. Ma vitesse moyenne est très basse aujourd’hui et j’ai pris la décision de faire étape à Fraguas.

Je roule sur une portion de route goudronnée lorsqu’un panneau indique « Fraguas » sur la droite. Il faut quitter le goudron (dommage ça roulait bien) et suivre l’ancien chemin sur environ deux kilomètres pour arriver au village de Fraguas. Je ne sais pas ce que ce village a de particuliers mais il y a beaucoup de militaires qui en assurent la protection. Cette surveillance ne soit pas être que ponctuelle car il y a des abris en sacs de sable à plusieurs endroits. Lorsque je m’arrête pour regarder le GPS j’ai dépassé l’hôtel que Google indique. Je demande à des femmes qui sont assises à l’ombre. Elles m’indiquent une direction et de ce qu’elles disent je ne retiens que « Tienda ». Je reviens un peu en arrière jusqu’à une épicerie tenue par une jeune fille. Elle demande à une adolescente (qui pourrait-être sa sœur) de surveiller le magasin et me propose de m’accompagner. Après quelques pas elle me montre une autre direction où il y a un autre hôtel et me demande lequel je préfère. Je n’en ai vu aucun et ne peux donc pas répondre. Elle décide pour moi et prend la nouvelle direction. C’est une petite rue à l’angle de laquelle il y a un abri pour les militaires. Elle s’arrête à une droguerie et la dame qui s’en occupe appelle par téléphone une autre personne. Mon accompagnatrice a terminé sa mission, je le remercie et elle retourne à son commerce.

Deux ou trois minutes plus tard un homme arrive et me dit de le suivre pour la chambre. L’hébergement est deux ou trois portes plus loin. Les chambres sont au premier étage mais il y a un garage au rez de chaussée et je peux aussi mettre le vélo dans la chambre si je préfère. Je visite une chambre qui n’a pas de fenêtre mais il y en a une avec fenêtre qui est aussi libre. L’homme me la fait visiter et elle très bien comme la première mais avec la lumière du jour en plus. La température y est aussi probablement quelques degrés plus élevés mais en ouvrant la fenêtre la nuit elle sera peut-être plus facile à rafraichir. Le prix des chambres occupées par une personne est de 30 000 Pesos. La petite rue semble être plus calme que la rue centrale où les bars et clubs de billard diffusent de la musique un niveau sonore beaucoup trop haut. Je m’installe donc ici. L’homme monte la moitié de mes sacoches et m’aide à monter le vélo qui passera la nuit dans la chambre. Il me dis que la porte qui ouvre sur la rue sera fermée la nuit.

Après la douche je fais un rapide tour de la bourgade et dine à la boulangerie/caféteria/restaurant « La Reina ».
 

En prenant le petit-déjeuner le lendemain j’ai quelques explications sur la forte présence militaire dans ce village. Deux hommes essaient de m’expliquer ce qui s’est passé ici le 18 octobre 1998. Ils me parlent de l’assassinat de 84 personnes et me disent d’aller voir le monument « en el parque ». Après avoir terminer mon petit-déjeuner je reviens vers le centre. Il y a une petite place et je pense, sans en être certain car Google n’indique pas de « parque » dans ce village, qu’il s’agit du lieu à voir. Il y a en effet une plaque qui parle aussi d’assassinat et affiche la liste des noms des victimes. En faisant de recherche sur Internet je lis qu’il s’agit d’un attentat de l’ELN qui ne visait pas directement les habitants de ce village. Ils ont dynamité un oléoduc (tuyauterie de pétrole) et le pétrole s’en est échappé pour suivre le cours d’une rivière. Les membres de L’ELN ont ensuite fait sauter un pont à proximité du village de Machuca. Ceci a provoqué un incendie et tué les gens qui n’ont pu fuir. Certaines victimes étaient des proches des dirigeants du groupe qui a fait cet attentat.

Pour en savoir plus : https://es.wikipedia.org/wiki/Masacre_de_Machuca  (bouton droit et « traduire en français »)

https://en.wikipedia.org/wiki/Machuca_Massacre

https://www.google.com/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fwww.semana.com%2Fresizer%2FPlmvM4TRvw5WkJLaO3ar88ImMAM%3D%2F1200x675%2Ffilters%3Aformat(jpg)%3Aquality(50)%2F%2Fcloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com%2Fsemana%2F4SXDABI26NGJBGOF57FAFIFE5I.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Fwww.semana.com%2Fnacion%2Farticulo%2Fabatido-autor-material-masacre-machuca%2F256572-3%2F&tbnid=L7v5HslAHpAAdM&vet=12ahUKEwiJoeSOtsT2AhXGXDABHWbGDeIQMygCegQIARAi..i&docid=HUTlu1XrifMl5M&w=1200&h=675&q=assassinat%20machuca%20en%20colombie&ved=2ahUKEwiJoeSOtsT2AhXGXDABHWbGDeIQMygCegQIARAi#imgrc=1ff32kzGNlVZvM&imgdii=FqsbJ5gD2g5OgM

J68-dimanche 13 mars 2022-Fraguas(Machuca)-Remedios

Distance parcourue : 34,21 Km - Moyenne : 7,66 Km/h

Dénivelé montant : 717 m - Pente montante Maxi : 16 %

Dénivelé descendant : 188 m - Pente descendante Maxi : 9 %

Altitude départ : 181 m - Altitude arrivée : 710 m - Altitude Maxi : 737 m

Heure de réveil : 7h00 - Heure de départ : 9h07 (9h50 après petit déjeuner) - Heure d'arrivée : 16h00

Hôtel Remedios Real – Carrera 8 # 08-7 – (derrière la station-service Zeuss AMARU) – Grande chambre au premier étage avec lit double, ventilateur et fenêtre qui ouvre à l’Est sur une petite rue – Salle de bain privée avec douche froide – WIFI – Vélo dans le local de la réception – 35 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Le petit village est calme mais c’est la pluie qui tambourine sur le toit qui me réveille ce matin un peu avant 7 heures. Il y a eu quelques forts coups de tonnerre hier soir mais il n’a pas plu avant que je m’endorme vers 21h30. J’aurai préféré qu’il pleuve la nuit plutôt que le matin mais le ciel en a décidé autrement. Je me prépare lentement car le ciel est très chargé de nuage et je pense que cette pluie va durer un peu. Elle dure en effet environ 2 heures avec juste quelques courts passages de pluie moins forte.

Je descends mon vélo et les bagages aussitôt que la pluie a cessé et quitte l’hôtel à 9h07. Je vais jusqu’au bout du village pour voir s’il y d’autres restaurants que celui où j’ai diner hier soir. Il y en a un autre mais ce qui est le plus impressionnant dans ce village est le nombre de militaires en armes. Lorsque je reviens vers le restaurant je suis abordé par un homme qui veut absolument m’expliquer quelque chose avec des photos à l’appui mais il ne capte pas le réseau en ce moment. Il a compris que je ne suis pas Colombien et m’explique en peu de mots qu’il y a eu un « assassinat de masse ici en 1998 ». La dame de la maison en face a eu des victimes dans sa famille et peut me montrer son dossier. Je ne suis pas ici pour enquêter sur cet événement tragique et je le crois sur parole. Il me dit d’aller voir le monument « en el parque ». Je commence par prendre le petit déjeuner et ensuite je reviens en arrière vers un petite place qui doit être le « parque ». Il y a en effet une plaque qui parle aussi d’assassinat et affiche la liste des noms des victimes. En faisant de recherche sur Internet je lis qu’il s’agit d’un attentat de l’ELN qui ne visait pas directement les habitants de ce village. Ils ont dynamité un oléoduc (tuyauterie de pétrole) et le pétrole s’en est échappé pour suivre le cours d’une rivière. Les membres de L’ELN ont ensuite fait sauter un pont à proximité du village de Machuca. Ceci a provoqué un incendie et tué les gens qui n’ont pu fuir. Certaines victimes étaient des proches des dirigeants du groupe qui a fait cet attentat.

Pour en savoir plus : https://es.wikipedia.org/wiki/Masacre_de_Machuca  (bouton droit et « traduire en français »).

Lorsque je commence le parcours du jour il est presque 10 heures. Le chemin est en béton un peu délabré dans la traversée du village et ensuite il reste environ 500 mètres de mauvais chemin pierreux et boueux pour rejoindre la nouvelle route qui est goudronnée.

Après environ 3 kilomètres sur la nouvelle route qui est parfois goudronnée et parfois pas et quelques déviations boueuses pour contourner des ponts en construction le parcours rejoint l’ancien chemin de pierres et de terre. Le goudron ne reviendra qu’à « La cruzada » au kilomètre 28 environ.

Aujourd’hui le profil est montant sur presque tout le parcours. Jusqu’au kilomètre 20 environ les pentes ne sont pas trop raides et la boue dans les points bas est plus difficile à négocier que la montée. Je ne m’en tire pas trop mal avec la boue et réussis à éviter d’être doublé ou croisé dans ces passages. Je passe aussi sans être obligé de mettre pied à terre et sans m’affaler dans la boue.

Entre le kilomètre 20 et le kilomètre 28 il y a souvent de fortes pentes (supérieures à 10%) mais je réussis à toutes les franchir sans descendre du vélo.

Le parcours sur le chemin est finalement plutôt agréable. Il y a peu de circulation et ce sont les motos qui vont le plus vite. Les voitures, camions et bus ont plus de difficultés pour éviter les trous et les grosses pierres. Je suis un peu comme les motos mais avec un « accélérateur » moins puissant. C’est ombragé avec une belle végétation proche du chemin. Le chemin suit un torrent et il y a régulièrement des parties de chemin qui se sont effondrées dans le torrent une quinzaine de mètres plus bas. Il faut donc bien regarder où passent les roues et prévoir de passer large si la vitesse est faible car dans ce cas un petit obstacle peut brutalement modifier la trajectoire prévue.

Le chemin débouche ensuite sur une petite route goudronnée peu avant l’intersection qui conduit sur la gauche à Segovia.

Le parcours restant, environ 6 kilomètres, est en montées et descentes. Il fait environ 35 degrés mais l’air est plus frais ici à environ 700 mètres d’altitude. Je quitte donc le maillot léger qui est trempé de sueur pour le remplacer par un pull polaire léger.

J’arrive sans difficulté à Remedios. Sur un point haut un peu avant la ville il y a sur la droite une station-service avec un hôtel/restaurant. Le bâtiment ne semble pas très ancien et la vue doit être bonne depuis les chambres mais c’est un peu isolé loin de la ville. Je continue donc en suivant ma trace préparée et rentre dans la ville. Sur un nouveau point haut il y a, sur la gauche cette fois-ci, encore une station-service avec en arrière un hôtel et au moins deux restaurants. Il y a des commerces à proximité et l’hôtel ne semble pas être ancien. J’entre pour me renseigner. Les chambres sont à 35 000 Pesos mais celles qui ont des fenêtres sont au premier ou au deuxième étage. La dame me dit qu’elles sont « bonitas » (jolie) mais ne veut pas me les faire visiter. Elle est plutôt forte et ne doit pas beaucoup aimer les escaliers. Elle m’en montre une au rez de chaussée et me dit que les autres sont les mêmes avec une fenêtre en plus et que je peux voir les fenêtres depuis l’extérieur. Je les ai vues et je n’insiste pas pour visiter. J’insiste un peu plus pour laisser le vélo dans la réception. Elle voulait que je le monte dans la chambre mais j’ai beaucoup roulé dans la boue aujourd’hui et je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Elle est finalement d’accord pour que je laisse le vélo dans un coin de la réception. C’est plus simple pour moi mais pour la sécurité du vélo c’est un peu limite car la dame n’est jamais à la réception. Elle se tient avec une ou deux amies à une table du restaurant à boire et grignoter quelque chose sans vraiment surveiller les entrées et sorties de l’hôtel. Je mets un antivol que je ne peux accrocher à rien puisque le vélo est contre un mur mais cela interdira au moins à un éventuel voleur de partir discrètement sur le vélo.

Après la douche je fais un petit tour en ville. Elle est comme la route qui y amène toute en montées et descentes et pas très agréable pour les piétons. Les trottoirs ne sont pas larges et ils sont souvent encombrés. Il faut donc souvent marcher sur la route avec les motos qui roulent bien assez vite pour la visibilité qu’elles ont dans ces rues tortueuses.

Je dine dans un petit restaurant qui propose un « consommé de pollo » (soupe avec du poulet et des pommes de terre) et une assiette de frites (papas a la francesa).

Commentaires

  • Jacques Nève
    • 1. Jacques Nève Le 08/03/2022
    La boucle est bientôt bouclée, mais toujours cette interrogation. Quelles sont les fluctuations sur le cours du taboulé ? Ne nous la[i]sse pas sur notre f[a]in !
    • cyclotourisme_tranquille
      • cyclotourisme_tranquilleLe 11/03/2022
      Salut Jacques, La taboulé ne doit pas exister en Colombie. Je n'en ai encore pas vu. Le prix de la nourriture varie un peu suivant les restaurants et le régions mais cela reste plutôt stable. Le pesos s'est beaucoup valorisé par rapport à l'Euro (environ 11% par rapport à début janvier) depuis une dizaine de jours. Désolé si je te laisse sur ta faim mais je ne culpabilise pas trop à ce sujet. Je sais que tu as des réserves et une petite cure d'amaigrissement ne devrait pas nuire à ta sante. Amitiés Jean Marie

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