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Colombie - 4

J22-mercredi 26 janvier 2022-PuertoTejada-Mondomo

Distance parcourue : 45,33 Km - Moyenne : 10,82 Km/h

Dénivelé montant : 551 m - Pente montante Maxi : 8 %

Dénivelé descendant : 124 m - Pente descendante Maxi : 5 %

Altitude départ : 966 m - Altitude arrivée : 1393 m - Altitude Maxi : 1396 m

Heure de réveil : 7h15 - Heure de départ : 8h07 - Heure d'arrivée : 14h00

Hotel « El Mirador » - Mondomo – Santander de Quilichao - Grande chambre double avec fenêtre qui donne sur un mur à 50 cm – Grande salle de bain avec douche froide – wifi – chambre au rez de chaussée et vélo dans la chambre – 35 000 Pesos la chambre occupée par une personne.

Après une bonne nuit dans cette chambre basique à Puerto Tejada je suis réveillé vers 7 heures par les bruits des véhicules qui s’arrêtent à la station-service et par les gens qui parlent à l’extérieur. Pas besoin de réveil et c’est la bonne heure pour se lever. Je sors du lit vers 7h15 et prends la route un peu après 8 heures.

J’ai déjà fait hier une partie du parcours prévu pour aujourd’hui qui devait se terminer à Santander de Quilichao. Je traverse rapidement Puerto Tejada sans prendre le petit déjeuner. Ma trace préparée faisait un détour par de petites routes/chemins mais la route principale est bonne et la circulation bien présente n’est pas gênante. Je continue donc par le chemin le plus court et le plus direct qui est aussi celui où j’ai le plus de chance de trouver un restaurant pour le petit déjeuner.

Je trouve en effet un petit restaurant de rue vers le kilomètre 8 environ dans lequel je prends un petit déjeuner avec du riz, des frijoles et de la viande cuite avec des pommes de terre arrosé avec un verre de  limonada. J’ai appris aujourd’hui que ce qui s’appelle ici limonada est de l’eau avec de la panela, le tout frais (l’eau de panela se sert aussi chaude). Je ne sais pas exactement ce qu’est la panela mais on en trouve dans tous les magasins en gros blocs ou en poudre. Lorsque c’est en poudre cela ressemble beaucoup à du sucre de canne.

Je reprends la route à allure très réduite sur ce parcours plat et facile et j’arrive à Santander de Quilichao vers 10h20. Il y a un grand marché avec beaucoup de monde et j’y passe un petit moment. Il est malgré tout trop tôt pour faire étape ici et aussi probablement trop tard pour envisager d’arriver au plus tard à 17 heures à Piendamo car il y a du dénivelé sur le reste du parcours. Je cherche les hôtels entre Santander de Quilichao et Piendamo sur Google. Il semble y en avoir un à Mondomo (c’est toujours Santander de Qilichao) à une petite vingtaine de kilomètres de la ville de Santander de Quilichao.

Je décide donc de commencer la montée jusqu’à Mondomo aujourd’hui. Ceci réduira d’autant le parcours et le dénivelé de demain. Il devrait ainsi rester environ 35 kilomètres avec aussi un peu de dénivelé pour demain.

Je déjeune vers 11h30 à la sortie de la ville de Santander de Quilichao et attaque la montée vers midi. Sur les 10 premiers kilomètres ce ne sont que de courtes montées coupées de parties plates ou des descentes. Ensuite la route s’incline plus franchement et la pente est souvent entre 6 et 8 % mais il y a régulièrement des parties moins pentues voir plates ou en légères descentes.

Malgré la chaleur j’arrive sans trop de difficulté à Mondomo. L’hôtel est bien à l’endroit indiqué par Google. C’est un peu avant l’agglomération mais il y a un restaurant devant l’hôtel et je n’ai besoin de rien de plus. Il y a une belle vue depuis le parking de l’hôtel. La dame de la réception m’annonce un prix de 35 000 pesos pour la chambre pour une personne. Je fais les formalités d’entrée et ne demande pas à voir la chambre. Elle me conduit dans une grande chambre double où je peux rentrer le vélo. L’inconvénient de cette chambre est qu’elle a une fenêtre qui n’apporte pas de lumière car le mur qui lui fait face est à environ 50 centimètres. Je vois d’autres chambres plus petites avec des lits une place qui ont des fenêtres qui donnent sur le parking. Elles auraient été mieux adaptées à ma situation et plus agréable avant la nuit. Je ne demande pas à changer car je peux m’installer sur une chaise dehors devant la réception pour écrire mon petit texte quotidien et charger la trace sur Internet. Ensuite il sera l’heure de diner et après diner il fera nuit et la chambre à l’arrière que j’ai sera probablement plus calme la nuit que celles qui donnent sur le parking.

J23-jeudi 27 janvier 2022-Mondomo-Piendamo

Distance parcourue : 33,49 Km - Moyenne : 8,35 Km/h

Dénivelé montant : 911 m - Pente montante Maxi : 8 %

Dénivelé descendant : 437 m - Pente descendante Maxi : 7 %

Altitude départ : 1393 m - Altitude arrivée : 1867 m - Altitude Maxi : 1874 m

Heure de réveil : 7h15 - Heure de départ : 8h23 - Heure d'arrivée : 14h00

Hôtel « La estacion » - Calle 7 ## 8-07 – Piendamo – Chambre pour une personne avec fenêtre – salle de bain privée avec douche chaude – wifi – vélo dans le couloir d’accès à la réception attaché à une grille – 35 000 Pesos la nuit

Je ne réveille vers 7h15 ce matin après une grande nuit de bon sommeil. Le parcours restant jusqu’à Piendamo est court et bien que ce soit montagneux ce ne devrait pas être trop difficile. Le ciel est bien chargé aujourd’hui et la température devrait être raisonnable. Il est donc inutile de partir trop tôt et je traine un peu sur Internet avant de quitter l’hôtel vers 8h20.

Le parcours débute par une série de petite montées et descentes sans beaucoup prendre d’altitude. Je m’arrête dans un petit restaurant où je suis le seul client. Il y avait bien un homme assis au comptoir lorsque je suis arrivé mais il s’est avéré ensuite que c’était le patron. Je prends une soupe (sancocho) et un chocolat chaud car j’ai fait un gros repas hier soir. Il y a deux femmes qui font la cuisine et servent et l’homme qui est un peu âgé ne semble pas avoir de fonction particulière. Il vient s’assoir à ma table et entame la discussion. Lorsque l’on ne se comprend pas il utilise Google traduction. Il pose les questions habituelles, quand est-ce que je suis arrivé en Colombie, quel est mon parcours, quel est mon âge (une fois verbalement et sans doute surpris par ma réponse une deuxième fois avec le traducteur Google), est-ce que je suis retraité, est-ce que j’ai des enfants et une question qui revient souvent : est-ce que je voyage seul. Je lui confirme que je suis seul et il me demande si je n’ai pas peur. Je demande pourquoi aurai-je peur. Il répond que sur la route ce n’est pas dangereux mais qu’il ne faut pas parler au gens mauvais. Je lui demande qui sont les gens mauvais. Pour lui ce sont les « indigènes » et les migrants. Ce sont de ladrons (voleurs) et il faut les éviter. Peut-être a-t-il raison mais j’ai déjà doublé beaucoup de migrants qui marchent en groupe au bord de la route. Ils ont des sacs à dos et jusqu’à hier je n’avais pas compris que ce sont de migrants vénézuéliens. Je pensais que les Vénézuéliens rejoignaient la côte caraïbe qui est proche de la frontière entre la Colombie et le Venezuela et prenaient ensuite un bateau pour rejoindre Le Panama et ensuite continuer jusqu’au USA. J’avais du temps hier et il y avait un « health center » mobile installé à un péage* et des groupes un peu plus loin qui chargeaient des vivres dans leurs bagages et aussi quémandaient « una maneda ». Je me suis arrêté pour essayer d’en savoir plus. C’était des groupes de vénézuéliens en route pour l’Equateur ou le Pérou. Ils m’ont dit qu’ils pouvaient se nourrir en Colombie mais plus au Venezuela. Tous ces gens espèrent pouvoir s’installer et vivre dans un autre pays que le leur. Y arriveront-ils ?

 *Il y a beaucoup de péage sur les routes colombiennes, même sur des routes qui ressemblent à nos départementales mais les deux roues ne paient pas cependant il y a souvent une bascule obligatoire avant le péage pour les camions. Quel que soit le pays la construction et l’entretien des routes a un coût et les responsables politiques doivent décider qui doit payer. Ceux qui utilisent ou tout le monde sans distinction. Les péages ou l’écotaxe abandonnée en France présente l’avantage de faire porter le coût des routes sur les utilisateurs directs ou indirects (via une augmentation du prix de transport des marchandises). Le refus des péages et/ou ecotaxe revient à faire payer les routes par tous y compris à part égale. Ceci avantage les gros utilisateurs et pénalisent les petits mais puisque tout le monde semble croire que c’est gratuit alors on peu comprendre que peu de responsables politiques veuillent prendre le risque de l’impopularité pour cela.

Après tout ces bons conseils je reprends la route. Elle continuera avec des montées et descentes jusqu’à quelques kilomètres de Piendamo où des portions moins raides ou presque plates remplacent les descentes. Je m’arrête pour déjeuner environ 5 kilomètres avant Piendamo. Comme d’habitude c’est un repas copieux qui commence par une soupe et se prolonge par le plat principal avec riz, salade, frijoles, banane cuite et viande poulet et un grand verre de limonada pour faire descendre tout cela.

Ce qu’il reste de parcours est principalement montant jusqu’à l’entrée de Piendamo. La pluie menace et je ne suis pas ma trace préparée et suis la route principale. Le premier hôtel que je vois semble convenir. Il y a un large couloir qui précède la réception avec des grilles qui sont ouvertes à cette heure-ci mais qui doivent être fermées la nuit. Il y a une deuxième porte grillagée qui sépare le couloir et la réception. Elle a un battant ouvert et un battant fermé. La réceptionniste est justement occupée à passer la serpillère dans ce couloir. Je lui demande s’il y a des chambres pour une personne. Il y en a et elles sont à 35 000 Pesos la nuit. La première chambre qu’elle me montre est claire mais la lumière vient du haut. Elle n’a pas de fenêtre. Il est à peine 14 heures et je lui demande s’il y des chambres avec fenêtres. Elle m’en montre une. Le prix est le même et je réserve cette chambre.

J’ai juste le temps de m’installer et de prendre la douche avant qu’une pluie orageuse arrive. Il y aura plusieurs autres grosses averses avec du tonnerre cet après-midi. Je n’ai eu que quelques gouttes insignifiantes sur la route aujourd’hui mais si j’avais trainé plus je me serais probablement mouillé plus.

J24-Vendredi 28 janvier 2022-Piendamo-Silvia-Totoro

Distance parcourue : 45,39 Km - Moyenne : 7,86 Km/h

Dénivelé montant : 1251 m - Pente montante Maxi : 8 % (11% dans Silvia et montée raide dans Tororo)

Dénivelé descendant : 556 m - Pente descendante Maxi : 6 % (14% dans Silvia)

Altitude départ : 1867 m - Altitude arrivée : 2562 m - Altitude Maxi : 2562 m

Heure de réveil : 7h20 - Heure de départ : 8h40 - Heure d'arrivée : 16h45

Hotel Mi Posada Totoro – Calle 3 (route Totoro-Inza) #4-59 – Totoro (Cauca) – chambre double au premier étage avec salle de bain privée et douche chaude – wifi – Vélo sous l’escalier qui monte aux chambres, la porte qui donne sur la rue est toujours verrouillée il faut sonner pour entrer. Ils ne donnent pas la clé de la chambre et demande de ne pas la fermer lorsqu’on sort. Le couloir est surveillé par des caméras. La chambre occupée par une personne est à 30 000 pesos la nuit.

Je me réveille un peu plus tard que d’habitude ce matin et je traine un peu au lit car les nuits sont fraiches en altitude et on est bien sous les couvertures. La fraicheur est toute relative, il fait 20 degrés dans la chambre (température donnée par le compteur de vélo) et la météo annonce 15 degrés à l’extérieur. L’étape du jour sera courte si je m’arrête à Silvia mais j’ai plusieurs options aujourd’hui. Faire étape à Silvia pour aller demain à Popayan en passant par Totoro pour aller ensuite en direction de San Agustin en deux ou trois jours ou continuer jusqu’à Totoro pour aller demain jusqu’à San Andres (site de Tierradentro) et repartir ensuite vers le sud jusqu’à San Agustin. C’est la deuxième option qui a le moins de dénivelé montant mais elle ne permet pas la visite de Popayan.

Je pars donc ce matin en direction de Silvia et je laisse le choix de la ville étape pour plus tard dans la journée. Comme d’habitude je remets le petit-déjeuner à plus tard mais par précaution je passe à la boulangerie qui est à deux portes de l’hôtel pour faire quelques provisions pour la matinée.

La route s’élève tout de suite mais la pente est faible, entre 3 et 5% sur le premier kilomètre. Sur les dix kilomètres suivants elle sera plus soutenue à 6 ou 7% voire 8% pour certains passages. Il y a aussi quelques courts passages moins pentus et je trouve cette montée régulière plutôt agréable et pas trop exigeante. Je préfère ce type de profil à celui d’hier par exemple ou les montées sont suivies de descentes qui font perdre une grande partie de l’altitude prises. Cela oblige aussi à changer de rythme et je trouve cela plus usant que de monter à une allure régulière. Pour ne rien gâcher la route qui conduit à Silvia a un excellent revêtement et elle est assez peu fréquentée.

Vers le kilomètre 11 j’arrive à un village « La Estrella » et sur sa traversée la route est presque plate. Deux hommes d’un certains âges m’encouragent et me disent des choses que je ne pourrais pas comprendre si je ne m’arrête pas pour faire répéter. Comme ces gens semblent pleins de bienveillance je m’arrête pour préciser que mon espagnol est limité. Ceci me donne droit aux mêmes explications mais simplifiées et dictées moins rapidement. Ils me disent donc que le plus dur est derrière moi et qu’il reste 13 kilomètres moins montants avec des parties plates et des descentes pour arriver à Silvia. Puisqu’ils savent maintenant que je suis un « étranger » ils me disent qu’il y a un « gringo » qui habite dans le village. Lorsque je leur dis que je ne suis pas un « gringo » mais français (il est possible que ce soit la même chose pour eux). Cela ne fait que les inciter à m’encourager à aller voir le « gringo » qui est en réalité marocain (donc « gringo = étranger) et qu’il me recevra bien. Ce serait peut-être bien que je rencontre ces gens mais je ne veux pas trop trainer pour me laisser la possibilité de poursuivre jusqu’à Totoro. L’inévitable question de l’âge arrive (je n’ai plus vingt ans et ça doit se voir). Je décline mon âge et je demande le leur. Ils sont tous les deux plus âgés que moi avant 73 et 77 ans. Le plus âgé précise qu’il ne pourrait pas faire ce que je fais en vélo. Peut-être mais il a six ans de plus que moi et dans six ans je ne pourrai peut-être (très probablement) plus faire les mêmes choses.

Je reprends ma progression et le profil est en effet plus doux. Je n’ai trouvé aucun restaurant ouvert sur le parcours et je m’arrête pour manger ce que j’ai eu la bonne idée d’acheter avant de prendre la route. Lorsque je suis prêt à repartir un cycliste que j’ai croisé il y environ 30 minutes et qui maintenant roule comme moi en direction de Silvia s’arrête et engage la conversation. C’est un Italien qui est marié à une Colombienne originaire de Silvia. Ils ont un hôtel à Silvia « Villa Luz de vida ». Ils louent aussi des chambres par airbnb mais le prix est alors plus élevé. Sinon en direct les chambres pour deux personnes sont à 90 000 Pesos et s’il n’y a qu’une personne c’est 60 000 Pesos. C’est plus cher que les prix que je paie habituellement mais cela reste raisonnable. Il me montre des photos et la maison semble très bien. Je prends l’adresse mais je n’ai pas encore décider de mon point de chute aujourd’hui.

Il reprend sa route à l’allure d’un coursier et moi à celle d’un cyclotouriste chargé. J’arrive sans difficulté au mirador qui domine Silvia. Il y a une grande fresque sur la gauche de la route mais je n’arrive pas à avoir l’ensemble sur l’écran car sur la droite il y a un beau restaurant fermé par un grillage pour que seuls les clients aient accès à la belle terrasse peinte qui sert de mirador. Le patron est devant la porte et il m’invite gentiment à entrer pour prendre des photos et il me propose même de me photographier sur la terrasse. C’est vraiment très gentil de sa part et je le remercie.

Je descends ensuite sur Silvia et parcours la « ville » qui n’est pas très animée. La particularité de cette ville est que sur les hauteurs de la ville, que je n’ai pas visitées, vit une ethnie indienne dont les membres hommes et femmes portent une jupe bleue. J’en ai vu quelques-uns au marché de Piendamo ce matin et aussi quelques-uns à Silvia mais même à Silvia la majorité des gens sont habillés à la mode occidentale.

Ce petit tour de la ville me décide à continuer jusqu’à Totoro aujourd’hui. J’ai vu l’essentiel du site et il faudrait beaucoup plus qu’une demi-journée pour connaitre mieux l’ethnie indienne. Il est midi passé et je m’installe dans un restaurant. Le menu est assez semblable à ce que je prends d’habitude (peut-être juste un peu moins de quantité mais mieux adapté à mes besoins) mais le prix à 7 000 pesos est presque moitié de ce que je paie habituellement.

Pendant que je mange deux jeunes, une fille et un garçon, qui semblent être des occidentaux se sont installés à une table derrière moi. J’essaie de capter quelques mots de leur conversation pour savoir quelle langue ils parlent mais il y a de la musique et mes oreilles ne peuvent pas réaliser un tel exploit. Je suis obligé de passer à coté d’eux lorsque je vais payer mon repas et j’en profite pour engager la conversation. Le garçon est un Colombien de Bogota et la fille est française de Bretagne. Elle est en Colombie depuis trois ans et donne actuellement bénévolement des cours d’anglais aux enfants de l’ethnie indienne. Elle subvient à ses besoins en donnant des cours d’anglais ou de français en ligne. Elle me confirme ce que m’a déjà dit le cycliste italien. Il y a un chemin, que des voitures empruntent, qui traverse la réserve indienne et qui rejoint la route Totoro-Izna (celle que je veux prendre demain). Ce serait peut-être un moyen pour raccourcir le trajet de demain entre Silvia et San Andres mais ce serait aussi long et moins rapide que de faire Totoro-San Andres. Comme j’ai largement le temps d’aller à Totoro aujourd’hui je ne retiens pas cette option. Elle m’apprend aussi que le bon jour pour venir à Silvia est le mardi. C’est jour de marché et les Indiens de la réserve qui sont de très bons agriculteurs viennent y vendre leurs produits. Elle s’intéresse aussi à mon vélo car elle a un projet de traversée des Andes en vélo avec des amis. Comme beaucoup de gens qui n’ont pas encore voyagé en vélo elle pense que c’est réservé aux grands sportifs surentrainés. Ce n’est pas mon cas et pourtant je suis en Colombie en vélo.

Puisque ma décision est prise je continue en direction de Totoro qui est à environ vingt kilomètres. Les 15 premiers kilomètres sont sur une route de terre ou de pierre qui est dans l’ensemble plutôt bonne. L’orage commence à gronder au loin lorsque je suis à mi-chemin. Quelques kilomètres plus loin un grand vent se lève et tout laisse à penser que je ne pourrais pas éviter l’orage. J’ai de la chance car il y a une maison avec un avent au bord du chemin. La dame assez âgée qui occupe la maison me fait signe de me mettre sous l’auvent. Elle ressort de chez elle quelques minutes plus tard pour me dire de rentrer dans la maison. A l’intérieur il y a sa petite fille qui doit avoir environ 18 ans, le cousin de la petite fille qui doit avoir à peu près le même âge et le jeune frère du cousin qui doit avoir entre 8 et 10 ans. Je suis invité à m’assoir sur un canapé et la dame passe dans la cuisine pour préparer le café pour tous le monde. Elle m’invite aussi à dormir dans sa maison si je veux. Je ne capte pas le réseau mais le jeune garçon met la clé du wifi de la maison sur mon téléphone. Je suis donc très bien accueilli. On parle de divers choses en s’aidant de Google traduction si nécessaire. Il n’y a eu finalement qu’une petite pluie ici et lorsqu’il ne tombe plus que quelques gouttes je prends congé. C’est un peu gênant de décliner une invitation aussi spontanée mais je préfère aller jusqu’à Totoro ce soir. Le parcours de demain sera raccourci d’autant.

Le route de terre fait rapidement place à une belle route bétonnée. Les six derniers kilomètres, à l’exception de quelques centaines de mètres en gravier, sont bétonnés. Il y a quelques montées, plats et descentes mais le reste du parcours n’est pas difficile.

La route qui vient de Popayan est en pente assez raide dans la traversée du petit village de Totoro. Ce village n’est pas touristique et « l’étranger » y est très visible. Les gens ne sont pas hostiles et l’homme à qui je demande s’il y a un hôtel ne précède pour me guider jusqu’à l’unique hôtel du village qui est à moins de 50 mètres. En plus d’être un hôtel c’est aussi un magasin de fourniture pour le bâtiment. L’intérieur est bien tenu et il y a beaucoup plus de chambres que ce que la façade laissait supposer. Il y a de la place pour le vélo sous l’escalier qui conduit aux chambres de l’hôtel et la porte qui donne accès à l’escalier depuis la rue est toujours fermée. Il y a une sonnette pour demander l’ouverture de la porte qui a une gâche électrique. Je m’installe donc ici pour la nuit. Je n’ai d’ailleurs pas le choix puisque c’est le seul hôtel de la ville mais s’il y avait eu d’autres hôtels je ne serais pas aller voir ailleurs.

J25-samedi 29 janvier 2022-Totoro-SanAndresPisimbala

Distance parcourue : 75,76 Km - Moyenne : 10,62 Km/h

Dénivelé montant : 1348 m - Pente montante Maxi : 9 %

Dénivelé descendant : 2357 m - Pente descendante Maxi : 9 % (11% dans Inza)

Altitude départ : 2562 m - Altitude arrivée : 1553 m - Altitude Maxi : 3364 m

Heure de réveil : 7h00 - Heure de départ : 9h00 - Heure d'arrivée : 17h15

Hôtel restaurant Pisimbala – San Andres Pisimbala – Chambre avec deux lits simples – salle de bain privée avec douche chaude – Wifi – vélo dans la chambre – 25 000 Pesos la nuit chambre occupée par une personne.

Je me réveille vers 7 heures ce matin après une bonne nuit dans ce village et cet hôtel très calmes. Je regarde la météo sur Internet et elle annonce 7°C à Totoro. La température dans la chambre est correcte à un peu plus de 20 °C. Je ne peux pas voir le ciel depuis ma chambre car la fenêtre ouvre sur un couloir. Je vais voir dans une pièce au fond du couloir et le ciel est très chargé. Je ne me précipite pas pour sortir en espérant que le soleil se montre et qu’il fasse monter le thermomètre. Je descends mes bagages vers 8 heures et j’équipe le vélo sur le trottoir devant l’hôtel. Le compteur du vélo indique 16,5°C et ce que je ressens est plus en accord avec le thermomètre du compteur qu’avec les données de la météo. La température est donc correcte pour faire du vélo cependant le ciel est très chargé et la météo qui annonce de la pluie voit probablement juste.

Google ne montre pas beaucoup de village ni de commerces sur l’itinéraire que je dois suivre aujourd’hui. Je traverse donc la rue pour prendre un gros petit déjeuner au restaurant qui est presque en face de l’hôtel. Je prends la route vers 9 heures avec 9 oranges qu’il me reste des 12 que j’ai achetées hier (12 oranges pour 2000 Pesos) et 5 petits beignets. C’est peu mais cela devrait être suffisant pour tenir la journée si je ne trouve pas mieux en route.

Je suis parti avec un pantalon et une veste polaire mais le terrain est toujours montant et j’ai trop chaud. De plus la pluie ne devrait pas tarder et il est inutile que je mouille les seuls vêtements chauds que j’ai. Je m’arrêt donc au kilomètre 3 environ juste avant qu’une petite pluie fine et froide ne s’installe pour les 4 heures à venir. Je repars donc en short, sandales et maillot léger recouvert par la Kway. Je n’ai pas vraiment chaud mais pas vraiment froid non plus à part les pieds et les mains. Je m’arrête un peu plus loin pour mettre des gants car j’ai les doigts engourdis et des difficultés à changer les vitesses. La montée est comme celle d’hier avec des pentes raisonnables qui sont le plus souvent entre 5 et 6%. Le revêtement est beaucoup moins bon. Il est le plus souvent craquelé et la route est effondrée à certains endroits (mais on trouve ce problème sur presque toutes les routes de montagne en Colombie). Je ne peux pas parler des paysages sur cette première montée qui amène à l’altitude 3100 mètres environ car je suis toujours dans les nuages et sous la pluie. Il pleut encore dans la descente qui conduit à un plateau en montagnes russes. Sur le plateau la route est encore un peu mouillée mais il ne pleut pas. On voit au loin les terrassements de la route qui monte jusqu’au sommet et beaucoup de nuage sont accrochés à ce versant. Je m’attends à avoir à nouveau de la pluie dans cette deuxième partie de la montée mais elle m’épargne.

Le parcours d’aujourd’hui traverse un des « paramo » colombiens. Les « paramo » sont des zones tropicales d’altitude avec des biotopes particuliers. Pour ceux qui veulent en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paramo_(biotope)

Mes vêtements ont séché sur moi dans cette dernière montée et j’attaque la descente dans d’assez bonnes conditions sauf pour les pieds et les mains qui ne se sont pas réchauffés. La descente n’arrange rien ce versant est beaucoup moins chargé de nuage que celui par lequel je suis arrivé. Le soleil est même bien présent en dessous de l’altitude 2800 mètres environ. J’en profite pour faire une pause repas avec ce que j’ai dans les sacoches. J’enlève aussi le Kway qui me fait suer inutilement lorsque la route remonte.

Jusqu’à environ 7 kilomètres avant Inza la route descendante est bétonnée et bonne. Ceci à l’exception des nombreux endroits où il y a eu des éboulements qui barrent une partie des routes et des endroits où la chaussé s’est affaissée. Ces passages sont en général signalés un peu à l’avance mais il faut rester vigilant.

Ensuite à partir d’environ 7 kilomètres avant Inza il n’y aura que quelques kilomètres de route bétonnées at une quinzaine de kilomètres de route de terre ou de pierre. Un pu avant Inza il y a une station-service/hôtel (28 chambres, c’est indiqué sur un panneau) /restaurant. Je pourrais y faire étape mais je ne suis qu’à une douzaine de kilomètres de San Andres. Il est à peine 16 heures et je décide de pousser jusqu’à San Andres où je me poserai pour deux nuits.

Le reste du parcours est en descente ou en montée et très poussiéreux. Je passe devant le site « Tierradentro » avant d’entrer dans San Andres. Il y a des hôtels restaurants en face et je m’arrête à l’un d’eux ou je peux dormir et manger. Je me suis peut-être un peu précipité car je m’aperçois plus tard que je ne capte pas le réseau mobile et l’hôtel a une connexion Internet très lente et qui ne fonctionne que par intermittence. Ce n’aurait peut-être pas été mieux à san Andres mais j’aurai dû pousser un kilomètre plus loin pour m’en assurer.

La chambre occupée par une personne est à 25 000 pesos la nuit (un peu plus de 5 euros) et la douche est chaude. J’ai payé le repas du soir 9 000 Pesos. Ce n’est pas le meilleur prix que j’ai eu car c’était un peu plus léger que d’habitude mais parfait pour ma faim.

J26-dimanche 30 janvier 2022-San Andres Pisimbala-Visite du site « Tierradentro »

Hôtel restaurant Pisimbala – San Andres Pisimbala – Chambre avec deux lits simples – salle de bain privée avec douche chaude – Wifi – vélo dans la chambre – 25 000 Pesos la nuit chambre occupée par une personne.

Je veux visiter le site archéologique Tierradentro aujourd’hui mais c’est aussi un jour de repos. L’hôtel qui est à l’écart du village et le village lui-même sont très calme. Ce n’est donc pas le bruit qui me réveille et j’émerge vers 8h30. Je prends le petit déjeuner à l’hôtel et lave les vêtements que j’ai portés hier. Ce n’est pas superflu car avec la pluie et les routes de terre tout est très poussiéreux. Il y a un fils d’étendage dans le beau jardin fleuri des propriétaires de l’hôtel et j’y mets mes affaires à sécher en espérant qu’il ne pleuvra pas pendant mon absence.

Je pars ensuite à pied vers la billetterie du site Tierradentro qui est à une centaine de mètres de l’hôtel. Les propriétaires de l’hôtel me disent qu’il faut un masque. Je confirme que je suis équipé et vacciné. Il y a trois employés à la billetterie et je suis le seul visiteur. La première personne me montre la carte du site et me donne les temps de marche entre chaque point de visite. Il faut environ 5 heures pour la visite complète. Les sites ferment à 16 heures et il est 10h30. Je n’aurai probablement pas le temps de tout voir mais je peux visiter les points les plus proches. La deuxième personne fait remplir le rigistre – nom et prénom – âge – nationalité – situation par rapport au covid (visite d’un autre pays depuis moins de 15 jours, COVID ou test PCR ou vaccination). Il ne me demande pas mon certificat de vaccination mais je le lui montre et il me confirme que je peux faire la visite. La troisième personne délivre le « passeport » pour la visite et encaisse les 38 000 pesos (environ 9 Euros). Il est valable deux jours mais même si je ne visite pas tout aujourd’hui je reprends la route demain en direction de San Agustin, un autre site archéologique, que je pense atteindre en trois jours.

Jusqu’au premier site « alto de segovia » (moins de 30 minutes de marche) il y a un beau chemin de pierres scellées au ciment. Il est descendant jusqu’à un pont en bambou qui traverse la « quebrada cementario ». Le bon chemin continue jusqu’au site mais c’est en montée et la pente est assez raide. Les autres sites n’auront qu’un gardien mais il y en a trois sur celui-ci. Le premier gardien mais deux empreintes avec une pince qui met en relief la figurine qui correspondant au site sur mon « passeport » (le passeport du site pas mon document d’identité). Ce sera la même chose sur les sites suivants. Il y beaucoup de tombes creusées dans le sol sur ce site mais toutes ne peuvent pas se visiter et certaines le sont par alternance un jour sur deux. Deux tombes ont gardé des peintures en très bon état. Dans cette tombe les photos sont autorisées mais sans flash. Il y a un éclairage suffisant pour faire des photos correctes. Une autre tombe contient des vases

Pour aller au site suivant « el duende » ce n’est qu’un sentier dans la nature avec parfois des maisons. Le parcours est beau avec de belles vues. Sur ce site ce sont encore des tombes dont une avec des peinture en bon état.

Pour aller au site suivant « El Tablon » c’est encore un sentier qui débouche sur la route San Andres – Santa Rosa (un chemin de terre mais c’est aussi un chemin de terre entre Inza et San Andres). Le gardien de « el duende » m’a dit que beaucoup de gens rataient ce site. Il m’a donc bien expliqué qu’après la « quebrada » (rivière ou ruisseau ou torrent, je ne sais pas exactement) il fallait prendre à gauche. Je m’attendais à un pont mais la rivière traverse la route avec juste un tronc d’arbre comme passerelle pour ceux qui, comme moi, sont à pied et n’ont pas de bottes et sont donc des touristes. Je surveille bien et je comprends pourquoi les gens ratent ce site. Le panneau est tourné pour être visible par ceux qui arrivent de San Andres. Je suppose que la majorité des visiteurs colombiens motorisés ne suivent pas le parcours dans l’ordre mais s’approchent au plus près des sites avec leurs véhicules, auto ou moto. Il aurait été dommage de rater ce site car ici ce ne sont pas des tombes mais des statues. Le gardien m’explique qu’elles étaient dispersées sur cette hauteur et que les mieux conservées ont été rassemblées à l’abri pour éviter les dégradations dues aux éléments et aux gens. De ce site il y a un sentier qui part vers le site « alto de San Andres » mais ce site est aussi accessible depuis San Andres et il me conseil de reprendre la route pour passer à San Andres pour voir l’église. C’est aussi la meilleure solution pour manger car il n’y a aucun commerce accessible depuis les sentiers qui donnent accès aux différents sites.

J’arrive rapidement à Sans Andres. L’église est petite, peinte en blanc et très simple mais elle mérite effectivement le détour. Je me dirige ensuite vers un endroit où sont stationnées beaucoup de motos. Du « parking » de motos un petit chemin conduit au terrain de foot. Il y a un match entre une équipe en bleu et une autre en blanc. Le terrain n’est pas très plat, il est en herbe et il n’y a pas de lignes pour les limites. Cela n’empêche pas les deux équipes de jouer très sérieusement et même bien de mon avis de non connaisseur de ce sport. Je les regarde environ 5 minutes et pars à recherche d’un restaurant. J’en trouve un qui fait un repas complet avec mondogo (soupe) plat principale et boisson pour 13 000 Pesos. Le prix est dans la moyenne et je mange ici. Le guide m’avait expliqué que depuis San Andres il fallait quitter la route pour prendre un chemin à un restaurant dont il m’avait donné le nom sans que je le mémorise. Il avait d’ailleurs de l’humour car lorsque je lui avais demandé si le sentier était à droite ou à gauche il m’avait dit à la derecha » puis après fait un demi-tour « a la izquierda ». De même lorsque je lui ai demandé l’âge des statues il m’a dit qu’elles dataient d’entre 900 et 400 ans avant Jésus Christ sans oublier de préciser que, parmi ceux qui donnent des dates, aucun n’était là pour le voir. Puisque je ne me souviens plus du nom du restaurant je demande à la dame qui me sert. Le sentier démarre justement à coté du restaurant où je suis installé.

Mon repas terminé je prends la direction du site « alto de San Andres ». Après une descente un pont en bambou la « quebrada cementario ». Le sentier remonte de l’autre côté. Environ 10 minutes plus tard il y a deux panneaux à une intersection de sentiers. Un sentier conduit au « alto de San Andres » et l’autre à « El aguacate ». Il y a un plan sommaire qui indique « alto de San Andres » avant « el aguacate » sur le « passeport ». Je prends donc la direction du « alto de San Andres ». J’y arrive après encore une dizaine de minutes. Il n’y a que deux tombes à visiter sur ce site. Le gardien me dit que le site « el aguacate » est très loin. Il faut une heure trente pour y aller et qu’il ferme à 16 heures. Puisqu’il est déjà 15 heures il est inutile que je marche une heure trente pour me retrouver devant un site fermé. Le gardien me dit que ce sont aussi des tombes sur le site « el aguacate » et qu’il y a des peintures du soleil et de la lune. Il a encore un autre site « el hato » mais le gardien me dit qu’il est encore plus loin et qu’il faut prendre la route de Inza pour y être rapidement. Je repars dans cette direction demain matin et mon « passeport » sera encore valide. Si le site est au bord de la route (chemin) je pourrais y faire une petite visite mais je ne pense pas que ce soit le cas car je ne l’ai pas vu hier en venant. Pour l’instant il ne reste plus qu’à rentrer à l’hôtel. Je demande au gardien quel est le chemin le plus court et il descend un peu avec moi pour me montrer le sentier qui contourne la colline et qu’il faut suivre jusqu’au pont qui traverse à nouveau dans l’autre sens la « quebrada cementario ».

Je suis les indications du gardien et arrive assez vite au pont en bambou qui traverse la quebrada. Un sentier parfois un peu boueux ramène à la route (chemin) entre San Andres et l’hôtel Pisimbala où je loge. Il suffit ensuite de suivre le chemin en direction de Inza/La Plata pendant une quinzaine de minutes pour arriver à l’hôtel.

Je commence par récupérer mes vêtements sur le fils d’étendage. Ils sont sec à l’exception du pull polaire qui est encore humide. Je l’avais mis hier soir dans la descente et la poussière du chemin avait rendu nécessaire un lavage. Il finira de sécher cette nuit dans la chambre. Il y a une famille qui fait une fête d’anniversaire au restaurant de l’hôtel. De ma chambre je participe un peu à la fête en écrivant ce texte.

Après la douche je dine au restaurant de l’hôtel puis je m’installe sur mon lit pour trier les photos et mettre à jour le site.

Commentaires

  • Jacqueline Romarin
    • 1. Jacqueline Romarin Le 31/01/2022
    Super intéressant le site archéologique.
  • Anonime
    • 2. Anonime Le 25/01/2022
    D'après mes sources, le cycliste Egan Bernal est entré en collision avec un cyclotouriste français, et non un bus. Fractures pour le Colombien, mais pas de nouvelles du frenchie !
    • cyclotourisme_tranquille
      • cyclotourisme_tranquilleLe 26/01/2022
      Hola amigo Jean-Claude ! Le Frenchie Jean-Marie n'a pas vu Bernal. Peut-être qu'il allait trop vite (Bernal pas Jean-Marie).

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