Colombie - 8

J48-lundi 21 février 2022-ElDificil-Bosconia

Distance parcourue : 47,93 Km - Moyenne : 12,90 Km/h

Dénivelé montant : 147 m - Pente montante Maxi : 5 %

Dénivelé descendant : 220 m - Pente descendante Maxi : 5 %

Altitude départ : 156 m - Altitude arrivée : 83 m - Altitude Maxi : 198 m

Heure de réveil : 6h25 - Heure de départ : 7h20 - Heure d'arrivée : 13h50

Hôtel :  Demander au restaurant « La Hormiga » qui est face de l’hôtel « Don Fer » -  - Carrera 3 ## 14-32 -   Chambre avec trois lits au rez de chaussée ouvre sur cour – Ventilateur – Salle de bain privée avec douche froide – pas de wifi – vélo dans la chambre mais aurait pu rester dans un large couloir fermé par un grille côté rue – 40 000 Pesos la nuit chambre occupée par une personne (négocié car le prix de départ était de 50 000 Pesos alors que l’hôtel officiel en face propose des chambres climatisée à 45 000 Pesos mais cet chambre ne me convenait pas car le climatiseur est en face du lit et après deux nuits dans les mêmes conditions je suis enroué et je ne veux pas aller jusqu’à la bronchite).

Ce matin je me réveille plus tôt que les jours précédents et je quitte le lit aussitôt éveillé. Je suis rapidement prêt mais il y a le café « tinto » offert dans le restaurant. Je prends le temps de le boire et prends la route à 7h20.

Il y a un marché à la sortie de la ville et j’y achète quelques mandarines et un avocat à un prix normal 10 mandarines pour 4000 Pesos et l’avocat moyen est à 2000 Pesos). Avec les viennoiseries et les biscuits lourds et bourratifs que j’ai dans les sacoches je peux faire un petit-déjeuner si je ne trouve pas de restaurant en route. Je n’ai pas de programme très précis pour aujourd’hui. Je rejoins mon parcours préparé à Bosconia qui est environ à 43 kilomètres d’ici. C’est un parcours très court car le terrain est facile. Si je continue jusqu’à Valledupar cela fera environ 140 kilomètres. C’est faisable mais un peu long et je ne suis pas en retard. L’idéal serait de couper en deux ce parcours avec deux étapes d’environ 70 kilomètres. Pour cela il faudrait que je fasse étape à Caracoli. La dame de l’hôtel m’a dit qu’il y avait des hébergements à Caracoli mais lorsque je regarde sur Google je ne vois que quelques maisons isolées. Plus loin il y aune bourgade un peu plus importante « Maria Angola ». Google n’y montre pas d’hôtels mais cela ne signifie pas qu’il n’y en a pas. Le parcours jusqu’à Marai Angola ferait environ 90 kilomètres. C’est tout à fait correct sur ce type de terrain mais pour reprendre mes traces préparées avec des parcours d’une distance correcte et des arrivées dans des villes ou villages avec hôtels il faut que je fasse étape le lendemain à Valledupar. Le choix est assez simple c’est soit aujourd’hui 90 kilomètres et environ 45 à 50 kilomètres demain soit l’inverse. Avec ces données en tête je déciderai à Bosconia, après avoir essayé d’obtenir plus de renseignements sur les hôtels entre Bosconia et Valledupar, d’y dormir ou de continuer.

La route qui sort de El Dificil est aussi mauvaise que celle qui y entre et elle est montante. Il y a peu de camions à l’heure ou je suis sur cette partie de route mauvaise. J’ai déjà constaté que jusqu’à 9 heures il y a beaucoup de camions sur les parkings d’hôtels au bord de la route. Je suppose qu’il s’arrête tard dans la nuit pour profiter de la fraicheur pour dormir.

Après 3,5 kilomètres à slalomer entre trous et bosses la route à chaussée unique se divise en deux belles et larges chaussées de 2,5 voies. A partir d’ici et jusqu’à l’entrée de Bosconia la nouvelle chaussée est ouverte à la circulation et l’ancienne a aussi été rénovée. C’est donc parfois pour ce qui est de la route cependant il y a un assez fort vent de face sur presque tout le parcours. Dans les portions plates les plus ventées je n’arrive pas à dépasser les 13 km/h.

Une quinzaine de kilomètres après El Dificil une petite route permet de traverser « El Dificil Pueblo Nuevo ». Cela ne rallonge pas le parcours et doit même le raccourcir un peu car la voie rapide fait un large virage pour éviter le village alors que la petite route est droite entre les points de sortie et de retour sur la voir rapide.

Je traverse donc ce village en espérant y trouver un restaurant. Il y en a plusieurs et je m’arrête au premier qui est du même côté de la route que moi. Le petit déjeuner avec soupe, œufs « ranchero », riz, salade et platanos (bananes cuites) arrosé par un verre, ou deux pour ceux qui comme moi ont soif, de limonada est à 8 000 Pesos.

Il reste ensuite une trentaine de kilomètres pour arriver à Bosconia et j’y suis vers 11h30. Je commence par faire une halte dans une supérette pour y acheter des boissons et un yaourt. Je demande à deux familles, il y a deux hommes, deux femmes et deux jeunes enfants et un seul homme semble travailler avec son vélo taxi, qui mettent des cartons sur les sièges des motos pour les protéger du soleil et gagner ainsi de quoi manger s’il y a des hôtels entre Bosconia et Villadupar. C’est l’homme qui ne travaille pas et ne met pas non plus les cartons sur les sièges de motos mais qui est soit assis soit couché sur le trottoir qui me répond nettement qu’entre les deux villes il n’y a que la route. Je sais qu’il y a quelques villages et je pense qu’il ne connait pas bien cette route et encore moins les villages qui la bordent.

Je passe ensuite dans une boutique « Claro » pour reprendre un abonnement prépayé d’un mois car celui en cours se termine dans 3 jours et je reçois des messages me disant que si je recharge au plus tard aujourd’hui les données seront doublées. C’est ce qui s’est passé la dernière fois et cela fera en effet 30 jours aujourd’hui vers 15 heures que j’ai acheté le forfait que j’utilise. Il n’a été activé qu’à la fin de validité du précédent mais pour le « cadeau » du double de données il semble que ce soit la date d’achat qui compte. Je verrai dans quelques jours lorsqu’il sera activé et je n’ai ce mois-ci utilisé que 3,5 Go du forfait de 9 Go qui avait doublé à 18 Go. Je reprends donc un forfait de 9 Go pour 30 000 pesos avec facebook, whatsapp et un autre illimité. Il y avait le choix pour le même prix entre ce forfait et un de 12 Go sans les illimités. Je ne dois pas beaucoup consommer de Facebook mais j’utilise WhatsApp (qui appartient aussi à Facebook). Je ne me complique pas la vie avec cela. Je n’ai consommé qu’un cinquième du forfait précédent alors je prends le même.

La jeune femme qui valide mon forfait semble me comprendre alors j’en profite pour lui poser la question des hôtels entre Bosconia et Villadupar. Elle me répond immédiatement qu’on peut dormir à Maria Angola. Lorsque je lui demande si c’est aussi possible à Caracoli la réponse est aussi directe. C’est non.

Voila qui simplifie mon choix. J’ai déjà perdu pas mal de temps à Bosconia et il faut encore que je déjeune. La solution qui me semble être la meilleure est de dormir ici cette nuit et de faire le trajet de 95 kilomètres demain.

Je déjeune dans un des nombreux restaurants de la ville et part à la recherche d’un hébergement. J’en trouve à 45 et 50 000 pesos la nuit mais les chambres ont la climatisation installée en face du lit. Je préfère éviter cette situation car j’ai déjà passé deux nuits avec l’air froid soufflé directement sur la poitrine, le cou et la bouche et je suis très enroué. Je pense que si j’insiste je suis bon pour une bronchite. Je finis par trouver une chambre à coté d’un restaurant. Il n’y a pas de panneau hôtel mais il y a plusieurs chambres bien équipées. Elles sont aussi climatisées et à 50 000 Pesos mais je peux en avoir une au rez de chaussée qui a ventilateur et climatisation. Il n’y a pas de wifi mais je capte la 4G Claro. Comme je n’utiliserai que le ventilateur je négocie le prix à 40 000 Pesos ce qui est déjà un bon prix comparé aux 25 000 Pesos payés hier. La chambre ouvre sur une cour très en retrait de la route principale et on n’entend pas trop les bruit des camions. Je peux mettre le vélo dans la chambre. Ceci me convient et je m’installe ici.

Après la douche j’enlève les sacoches du vélo, que j’ai mis tout équipé dans la chambre, car j’ai du temps aujourd’hui et un petit passage chez un laveur de moto devient plus que nécessaire. Le passe d’abord chez le laveur que Google indique être le plus près de là ou je suis. Il y a toujours les inscription « laveur de motos » sur le mur mais les voisins me disent que le laveur a arrêté. Il faut prendre la grande route en direction de Bogota jusqu’au « terminal ». Je ne sais pas de quel terminal il s’agit mais je prends la direction indiquée. Quelques centaines de mètres plus loin il y a bien sur la gauche un laveur de voitures et motos. Il y a des rampes qui servent sans doute à laver les dessous des voitures. Pour le vélo c’est plus simple pour accéder dessous. Le prix d’un lavage de vélo est de 3000 Pesos (environ 0,70 Euros). Le laveur est un jeune garçon qui doit avoir 16 ou 17 ans. Il commence par laver le vélo au jet, puis le savonne et brosse les pneus. Il passe ensuite un chiffon avec de l’eau savonneuse sur le cadre, les jantes entre les rayons, les moyeux, les porte bagages etc… Ensuite vient un nouveau rinçage puis le lavage des parties mécaniques (chaine, pignons, plateaux) toujours avec un chiffon mais avec un autre produit. Le produit doit bien dégraisser car la chaine qui était noire de cambouis brille à nouveau. Je lui remettrai de l’huile demain avant de partir. Après un nouveau rinçage c’est le séchage avec des chiffons secs. Le vélo est redevenu beaucoup plus présentable. Je paie le nettoyeur avec un billet de 5000 Pesos et lui laisse la monnaie.

Ma réserve de Pesos devient aussi un peu basse et je fais le tour des distributeurs de billets signalés par Google. Je ne vois que Bancolombia ou agricolombia ou BancodeBogota. J’ai encore quelques jours de réserve et je ne retirerai à un distributeur Bancolombia que si je n’ai pas trouvé avant un Colpatria ou BBVA qui sont deux banques dont les distributeurs ne prélèvent pas frais.

Je visite ensuite quelques rues de la ville. En dehors des deux grands axes qui se croisent au centre de Bosconia c’est plus calme mais il n’y a rien d’extraordinaire à voir. Comme je n’ai pas fait de photos aujourd’hui je comble cette lacune avec les vélo-taxis. Ce ne sont pas les plus originaux de la ville mais ils sont devant moi au moment où j’ai le téléphone dans les mains. Je rentre ensuite à l’hôtel pour remettre les équipements que j’avais enlevés pour le lavage.

Le soir je dine avec une bonne « pechuga de pollo asado » (escalope de poulet au barbecue) accompagné de frites et de tomates ainsi que des habituels bol de soupe et verre de limonada.

J49-mardi 22 février 2022-Bosconia-Valledupar

Distance parcourue : 95,63 Km - Moyenne : 11,82 Km/h

Dénivelé montant : 356 m - Pente montante Maxi : 4 %

Dénivelé descendant : 270 m - Pente descendante Maxi : 4 %

Altitude départ : 83 m - Altitude arrivée : 169 m - Altitude Maxi : 202 m

Heure de réveil : 6h45 - Heure de départ : 7h35 - Heure d'arrivée : 17h30

Hôtel « Cesar 2 » - Calle 18 ## 11-58 – Valledupar (Cesar) – Chambre au rez de chaussée avec un lit double – ventilateur – Salle de bain privée avec douche froide – wifi – vélo dans la chambre – 30 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne (le prix au départ était fixé à 40 000 Pesos mais je suis arrivé au moment où une jeune femme de l’hôtel préparait des jus de mangues pour les deux hommes de l’hôtel, j’ai été invité à boire avec eux deux grands verres et un troisième si je voulais. Le moment de payer est venu ensuite et le prix est tombé à 30 000 Pesos sans demande de ma part après une courte concertation entre les deux hommes).
Valledupar est une destination touristique toute l’année pour les colombiens et particulièrement en mai pour le « festival Vallenato ». Pour ceux qui veulent en savoir plus. C’est en espagnol mais Google peut le traduire avec clic droit et « traduire en français » https://colombia.travel/es/valledupar

L’hôtel avec une chambre qui ouvre sur une cour privée réservée aux propriétaires de l’hôtels s’est avéré être une bonne solution pour passer une bonne nuit sans climatisation. Je me couché hier soir avec la porte et la fenêtre ouverte en plaçant le ventilateur sur pied de telle sorte qu’il évacue par la porte l’air aspiré par la fenêtre. Il y avait une moustiquaire à la fenêtre et la soufflerie du ventilateur en direction de la porte pour dissuader d’éventuels moustiques à entrer. La température de la chambre était ce matin à 6h45 deux degrés en dessus de la température extérieure (25 degrés dans la chambre et 23 degrés dehors). J’ai donc dormi sans transpirer et sans ressentir l’air du ventilateur.

Je quitte l’hôtel vers 7h35 et prends la route après avoir huilé la chaine du vélo. J’ai quelques dizaines de mètres à faire sur l’axe Bogota – Santa Marta et il est très encombré. Je prends ensuite à droite la route qui part en direction de Valledupar et qui est dans le prolongement de la route par laquelle je suis arrivé hier à Bosconia. Cet axe est beaucoup plus calme et après la sortie de la ville il passe en chaussées séparées avec un très bon revêtement. Le début du parcours est montant mais la pente ne dépasse pas les 4% et cela reste facile. Comme hier il y a du vent de face mais il n’est pas trop fort jusqu’à Caracoli. La route repasse à une seule chaussée à deux sens de circulation à l’entrée de ce minuscule village et le restera jusqu’à Valledupar. Au kilomètre 24 environ le « restaurante y hospedaje La Trempita » que google montre à Pacelito existe bien (les erreurs de placement ne sont pas rares et il n’est pas visible sur les images street view 2013) et je m’y arrête pour prendre le petit déjeuner. La salle couverte par un toit de chaume est propre et bien ordonnée. Le repas à 18 000 Pesos est un peu cher mais il y a beaucoup de viande et elle cuite juste comme il faut (la viande est souvent trop cuite dans les restaurants). En payant je me renseigne sur les chambres. Il y a bien de chambres climatisées à louer pour la nuit au prix de 45 000 Pesos. La dame me propose d’en visiter une mais il n’est pas encore 10 heures et je ne souhaite pas m’arrêter maintenant. Cependant j’aurai pu venir jusqu’ici hier mais ce n’aurait peut-être pas été la solution idéale. L’hôtel restaurant est très isolé et je ne pense pas qu’il est de commerce dans le village. Je ne regrette pas d’avoir fait étape à Bosconia et d’avoir profité de l’après midi pour faire laver mon vélo. L’étape d’aujourd’hui est un peu longue mais je calcule que si je maintien la même vitesse que dans la première partie je devrai y être vers 15 heures. Ce calcule s’est avéré très optimiste car le vent a décidé de s’y mettre pour transformer un parcours plat en une montée à 3%.

Le vent a en effet pris de la force pendant que je mangeais et, à part quelques très rares endroits abrités, il ne deviendra moins gênant qu’une petite dizaine de kilomètres avant Valledupar. Sur le reste du parcours je dépasserai rarement 12 km/h et sur certains passages très ventés ce sera plutôt 8 km/h.

J’arrive à Maria Angola un peu avant midi et je quitte la nouvelle route qui contourne le village pour le traverser. Je vois quelques petits restaurants mais pas d’hôtel. Je n’ai pas vraiment faim mais ce vent est fatiguant et je m’installe à un restaurant pour déjeuner. Le prix du repas (soupe, assiette avec légumes et viande et verre de limonada) est de 9000 Pesos.

Le vent fait sécher la transpiration mais ne l’arrête pas et la petite couche de sel que j’ai sur les bras et les jambes laisse supposer que j’ai même beaucoup suer. Le vent donne aussi une petite impression de fraicheur alors que le compteur affiche 45 degrés. Je ne sais pas si c’est le vent ou l’excès de sueur mais j’ai soif en permanence aujourd’hui. Je fais donc une autre pause boisson à Aguas Blancas au kilomètre 55 environ. C’est agréable sur le moment mais la soif revient aussitôt la boisson fraiche ingurgitée.

Les 30 kilomètres à venir sont ceux où le vent souffle le plus fort et il n’y a aucune végétation pour le modérer. Le soleil est aussi présent que l’ombre est absente.

Environ 5 kilomètres avant d’entrer dans Valledupar la route est bordé par des arbres assez qui sont assez proches et qui cassent bien le vent. Il freine encore mais sur cette partie je roule le plus souvent entre 15 et 17 Km/h. Ensuite c’est la ville et les endroits ou le vent gêne encore deviennent rares mais c’est la circulation et les feux qui font chuter la moyenne. Je quitte ma trace préparée un peu avant le centre pour passer devant un distributeur Colpatria.

Je prends ensuite des rues au hasard qui ramènent sur ma trace préparée et passe dans une rue où il y a au moins trois hôtels presque côte à côte. Je sonne à l’un d’eux dont la grille est fermée. Un homme arrive et me dit que les chambres avec ventilateur pour une personne sont à 40 000 Pesos. Lorsque je lui dis que je suis français (il avait probablement deviné avant que ne le lui dise que je n’étais pas Colombien) il appelle quelqu’un qui ne vient pas et me dit d’attendre. D’après ce que je comprends l’immigration est un peu tatillonne dans cette ville (peut-être à cause de la relative proximité avec la frontière vénézuélienne) et il veut l’avis de la femme qui est à la réception avec lui mais qui pour l’instant, je le comprendrai plus tard, prépare les jus de mangues pour toute l’équipe de l’hôtel. Après quelques minutes il engage une rapide discussion avec un homme qui passait par là et me dit de renter avec mon vélo. L’autre homme est un autre employé ou le patron de l’hôtel et il a donné son aval pour héberger l’étranger. Il m’ouvre une chambre au fond du couloir qui a juste assez de place à coté du lit pour que j’y mette mon vélo.

Ensuite les deux hommes et la femme font leur pause jus de mangue et me propose de boire avec eux. Je ne refuse pas et le jus est excellent. Après le premier verre chacun, moi compris, en prend un second. On me propose un troisième mais je ne veux pas abuser et en plus le prix de la chambre a été réduit à 30 000 Pesos. Je ne sais pas pourquoi mais c’est peut-être le juste prix et l’homme qui semble être celui qui décide m’a montré son vélo dans le couloir. C’est aussi un cycliste et il a peut-être eu des scrupules à appliquer un prix augmenté à un autre cycliste.

Le soir je sors dans le quartier qui est central pour faire un diner léger, avec un morceau de boudin au riz, deux bananes cuites et un grand verre de jus de Tamarino, dans un petit restaurant de rue. Je ne cherche pas de supérette ni de vendeur de fruits. Mon parcours de demain est plus court et même s’il y a encore du vent j’aurai les temps de faire des courses le matin avant de quitter la ville.

J50-mercredi 23 février 2022-Valledupar-SanJuanDelCesar

Distance parcourue : 58,66 Km - Moyenne : 11,55 Km/h

Dénivelé montant : 285 m - Pente montante Maxi : 8 %

Dénivelé descendant : 242 m - Pente descendante Maxi : 4 %

Altitude départ : 169 m - Altitude arrivée : 212 m - Altitude Maxi : 275 m

Heure de réveil : 8h00 - Heure de départ : 8h40 - Heure d'arrivée : 15h30

Hôtel : « San Juan Plaza » - Carrera 6 # 1-23-LC1 – San Juan Del Cesar (La Guajira) – Chambre au rez de chaussée avec lit double et petite fenêtre qui ouvre sur une cour – ventilateur – salle de bain privée avec douche froide – Wifi – Vélo dans la réception qui est séparée de la rue par un couloir et une porte grillagée.

Je me réveille vers 8 heures ce matin. C’est un peu tard mais la journée d’hier sur du plat mais avec vent de face a été aussi fatigante qu’une journée de montagne. Le parcours prévu pour aujourd’hui est beaucoup plus court. Il suit la même direction et sera probablement au moins en partie avec vent de face mais même avec une vitesse moyenne faible je devrais arriver à destination tôt dans l’après-midi. Le départ tardif n’est donc pas un problème et une bonne nuit de récupération m’a semblé être préférable à un départ plus tôt que nécessaire.

Le café « tinto » (clair et sucré) est offert à la réception et même si je le préfère plus fort et non sucré je le bois avec plaisir. Je quitte l’hôtel à 8h40 et je fais un petit détour pour passer devant une supérette et faire quelques provisions.

Valledupar est une ville assez grande. J’ai fait environ 5 kilomètres en ville hier avant d’arriver à l’hôtel et j’en fait presque autant ce matin avant d’en sortir. C’est aussi une destination touristique toute l’année pour les colombiens et particulièrement en mai pour le « festival Vallenato ». Il y avait une affiche qui tenait tout un mur à l’hôtel où j’ai dormi cette nuit. Elle rappelait qu’une légende de cette musique avait été hébergé ici pour sa dernière participation à ce festival.

Pour ceux qui veulent en savoir plus. C’est en espagnol mais Google peut le traduire avec clic droit et « traduire en français » https://colombia.travel/es/valledupar

Au début du parcours il y a encore du vent mais il est moins fort et il ralentit moins que celui qui soufflait très fort hier. Je fais ma pause petit déjeuner au kilomètre 13 environ dans un petit restaurant isolé à un carrefour.

Après la courte montée avec une pente à 8% qui se termine au kilomètre 23 environ le vent redevient fort et il est toujours de face. La route que je suis aujourd’hui est peu fréquentée et le revêtement n’est parfois pas très roulant ni confortable.

Certaines parties du parcours traversent des terres très arides et presque désertiques avec de l’herbe rare et jaune et des petits arbres sans feuilles. C’est sur ce terrain que le vent souffle le plus.

D’autres parties ont plus d’eau et sont cultivées. Il y a des rizières inondées et d’autres champs avec une plante pas très hautes et des fleurs qui ressemblent à du coton. Les arbres qui bordent la route sont plus hauts et leur feuillage fait un peu d’ombre. Cette végétation doit faire un peu écran au vent car il y est beaucoup moins gênant.

C’est dans les dix derniers kilomètres avant la route qui part sur la droite, et entre dans la ville de San Juan Del Cesar 1,5 kilomètre plus loin, que le vent souffle le plus fort. Dans cette partie le revêtement est aussi très rugueux et très inconfortable.

Sur la route qui conduit à San Juan Del Cesar après avoir quitté la route de contournement le vent vient de côté et il n’est pas gênant.

Je rentre dans la ville vers 15 heures. Il est tôt et je peux prendre le temps d’en faire un peu la visite avant de chercher un hébergement. Il y a des commerces espacés mais pas beaucoup d’activité au bord de la route principale. Je n’ai vu qu’un hôtel à l’entrée de la ville en suivant ma trace préparée.

Je m’arrête à une intersection pour chercher sur Google Maps les hôtels. Les hôtels sont peu nombreux et assez dispersés dans la ville qui est étendue. Je prends donc au hasard une direction où Google maps affiche deux hôtels. Il n’y a personne et sur la porte du premier il y a un numéro de téléphone. Je continue mon chemin car il est aussi excentré et loin des commerces et restaurants. Le deuxième est dans une zone commerçante et la réception est visible de la route. Elle est au rez de chaussée au bout d’un long couloir fermé par une porte grillagée. Il y a une jeune femme devant la porte et elle ouvre la porte lorsque je m’avance. Le premier prix des chambres avec ventilateur est à 30 000 Pesos. Elle me propose de visiter une chambre et d’entrer mon vélo dans la réception par sécurité. La chambre est très correcte avec une porte et une fenêtre qui ouvre sur une cour carrelée. Elle est assez grande pour que j’y entre le vélo sans qu’il gêne mais la réceptionniste me dit de le mettre à coté du comptoir de la réception. C’est abrité et la porte grillagée qui donne accès à la rue est fermée. Je mettrai l’antivol par sécurité mais l’endroit me semble être sûr. Cet hôtel est parfait pour moi et je m’y installe pour cette nuit.

Le soir je n’ai que quelques centaines de mètres à faire pour faire quelques achats dans un supérette et diner dans un restaurant de rue.

J51-jeudi 24 février 2022-SanJuanDelCesar-Cuestecitas

Distance parcourue : 73,43 Km - Moyenne : 12,46 Km/h

Dénivelé montant : 216 m - Pente montante Maxi : 5 %

Dénivelé descendant : 335 m - Pente descendante Maxi : 6 %

Altitude départ : 212 m - Altitude arrivée : 93 m - Altitude Maxi : 217 m

Heure de réveil : 7h40 - Heure de départ : 8h30 - Heure d'arrivée : 16h00

Hôtel Naydud – Callé 4 # 4-138 Avenida Principal – Cuestecitas Albania (La Guajira) – Grande chambre avec un lit double. C’est la seule pièce desservie par l’escalier extérieur, la porte et deux fenêtres donnent sur l’extérieur ce qui devrait permettre de rafraîchir la pièce lorsque la nuit sera venue – ventilateur – salle de bain privée avec douche froide – wifi – vélo sous un abri dans la cour fermée – 40 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

J’ai encore passé une bonne nuit dans cet hôtel tranquille et pourtant au centre-ville de San Juan Del Cesar. J’ai dormi avec la fenêtre ouverte pour rafraichir la chambre. La fenêtre ouvre sur la cour comme toutes les portes et fenêtres des autres chambres. Je suis réveillé une première fois avant 6 heures par des gens qui se lèvent et parlent fort dans la cour. C’est trop tôt pour moi et je repars dans le sommeil jusqu’à 7h40.

Je quitte l’hôtel vers 8h30 et je fais un petit arrêt dans une supérette. Comme c’est souvent le cas il y a une femme assise devant le magasin avec un bébé dans les bras qui quémandent quelques pièces pour manger. Elle a aussi un grand sac pour recueillir les bouteilles plastiques ou aluminium. Certains clients passent indifférents, d’autres donnent quelques petites pièces rapidement et d’autres s’attardent un peu plus et semblent surtout vérifier que le bébé se porte bien. Je mets deux bouteilles en plastiques dans le sac au lieu de les mettre dans la poubelle du magasin et je mets ma monnaie dans la main de la dame. C’est peu mais lorsqu’elle les range dans sa petite pochette je vois qu’elle a déjà suffisamment de pièces pour manger et boire. Le soir il y a aussi souvent des familles ou des enfants seuls qui quémandent de la nourriture devant les restaurants de rue. Souvent un client paie pour eux une barquette de riz qu’ils emportent.

Je prends ensuite le petit déjeuner dans un petit restaurant avec une assiette de riz mélangé à un peu de viande. Il y a plusieurs prix 3000, 4000 ou 5000 Pesos suivant la quantité. Le verre de limonada coûte 500 Pesos. J’ai diné hier dans un restaurant de ce type. C’était des frites et des saucisses mais il y avait aussi deux prix en fonction de la taille du contenant. J’ai mal évalué la quantité et j’ai commandé la plus grosse barquette. C’était plus que ce dont j’avais besoin et j’ai eu du mal à finir. Ce matin je ne refais pas la même erreur et prends la plus petite part. C’est parfait pour ma faim et le verre de limonada étanche ma soif pour quelques instants.

Il est plus de 9 heures lorsque je quitte la ville. Le vent souffle toujours mais il n’y aura aujourd’hui qu’une dizaine de kilomètres où il sera vraiment gênant. Sur le reste du parcours il me ralentit encore un peu mais je n’ai plus l’impression de grimper un col.

Les petites villes ou village sont assez nombreux sur ce parcours et je vois de hébergements à « Distraccion » qui est une petite ville au kilomètre 20 environ. De cette ville une route moins longue conduit à Rioacha mais elle passe par un col à 850 mètres d’altitude et le total du parcours ferait environ 105 kilomètres. Google ne montre pas de village ni d’hébergement avant Rioacha alors j’ai décidé de rallonger un peu le parcours en faisant deux étapes plus courtes et en contournant la montagne. Je prends donc la direction de Abania. Il y a aussi des hébergements à Barrancas au kilomètre 36 environ.

J’ai acheté une papaye ce matin et je fais une pause fruit vers 11 heures à l’ombre sous un arbre. Pendant que je mange je vois un homme qui va en sens opposé au mien qui pousse dans une petite montée un vélo chargé d’un gros bagage. Il me voit aussi et change de côté pour me parler. Le vélo n’a pas de vitesse et il est trop petit pour la taille de l’homme. Il a aussi une selle installée sur le tube horizontal qui a due servir à transporter un enfant. Le gros sac tient comme il peut en travers du guidon. L’homme doit probablement être un migrant vénézuélien. Je mange une mandarine quand il arrive. Il me demande d’où je viens. Je viens de San Juan et lui y va. Il me demande combien de temps j’ai mis mais je ne pense pas que l’on puisse se comparer. Son équipement rudimentaire ne lui permet pas de passer une petite montée avec vent dans le dos sur le vélo alors que je passe les mêmes avec vent de face à 7 km/h. Il me demande si j’ai « una moneda para comprar pan». Je lui donne un des gros biscuits étouffants que j’ai achetés il y a quelques jours, une grosse mandarine et un billet de 2000 Pesos pour acheter de l’eau (environ 0,45 Euros mais un litre d’eau coûte entre 700 et 890 Pesos dans les supérettes et l’eau en sachet est à environ 500 Pesos le litre). Je n’ai plus de pièces puisque je les ai données à la femme qui était devant le magasin ce matin. Je n’ai pas réalisé sur le moment mais j’avais une bouteille d’eau non ouverte dans mes sacoches et je pouvais la lui donner et en acheter une autre au prochain village.

Je fais la pause déjeuner vers 13h30 dans un restaurant à « Hatonuevo ». Les différents choix du menu sont affichés. La dame me conseille de prendre « chivo en coco » (ce doit être de la chèvre cuisinée avec de la noix de coco) car c’est une spécialité locale. Je suis son conseil et après la soupe habituelle arrive le plat principal. L’accompagnement, riz, banane cuite, haricots rouges, salade et oignon ne change pas. La viande est bien en sauce et elle est bonne et un peu rouge. Cela pourrait donc être de la chèvre même si les os me semblent un peu gros. J’ai maintenant très soif et demande un deuxième verre de limonada. Ce bon repas me coûte 10 000 Pesos.

Je reprends la route vers 14 heures et je ne ferai plus qu’une courte pause jus de fruit frais avant d’arriver à Cuesticitas qui n’est qu’un gros village avec des commerces et au moins trois hébergements. Les hébergements sont très proches les uns des autres. Je rentre visiter le premier qui se trouve sur mon chemin. La jeune réceptionniste me fait visiter une chambre avec climatisation et ventilateur à 60 000 Pesos. Il y a longtemps que je n’ai pas payer ce prix pour une chambre (c’était la deuxième nuit) et je préfère une chambre sans climatisation. Il y a une à 40 000 Pesos et elle me la fait visiter. C’est un petit bâtiment carré d’un étage à part. Sur le devant et sur le côté il y a une terrasse couverte qui abrite quelques fauteuils et le bureau de la réception. Au rez de chaussée c’est la cuisine des employés ou des patrons. Un escalier extérieur qui part de la réception donne accès à la chambre qui est en dessus de la cuisine. La porte donne donc sur l’extérieur sans voisin. La chambre a aussi deux fenêtres sur deux faces différentes. Avec la porte cela fait donc trois faces sur quatre avec ouvertures. Le climatiseur ne fonctionne plus mais il y a un ventilateur qui avec les ouvertures devrait permettre de faire chuter la température à l’intérieur de la pièce qui est à environ 35 degrés lorsque je la visite. Je peux mettre le vélo sous un abri à coté de la réception et le wifi est accessible, et la connexion rapide, depuis la chambre. Tout ceci me convient et je m’installe ici pour la nuit.

Le village n’est pas grand mais il s’étire un peu au bord de la route et mon vélo sans sacoche m’attends en bas de l’escalier alors je l’utilise pour revenir vers le carrefour où je suis entré en ville et qui semble plus commerçant. Je dine dans un restaurant avec une portion de riz-viande encore à 3000 Pesos que je fais descendre avec un jus naturel vendu dans une bouteille de soda recyclée. Le jus est bon et même si je soupçonne ces boissons de donner soif plutôt que de l’étancher j’en prends une autre bouteille pour avoir quelque chose de frais à boire dans la chambre de l’hôtel.

J52-Vendredi 25 février 2022-Cuestecitas-Riohacha

Distance parcourue : 74,46 Km - Moyenne : 13,31 Km/h

Dénivelé montant : 157 m - Pente montante Maxi : 5 %

Dénivelé descendant : 246 m - Pente descendante Maxi : 5 %

Altitude départ : 93 m - Altitude arrivée : 4 m - Altitude Maxi : 114 m

Heure de réveil : 7h00 - Heure de départ : 7h50 - Heure d'arrivée : 15h00

Hôtel : hotel Roihacha – Calle 15 # 5-26 – Riohacha (La Guajira) – chambre au premier avec un grand lit double - Ventilateur – Salle de bain privée avec douche froide – wifi – vélo au rez de chaussée dans un recoin couvert de la cour fermée – 40 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Je me réveille vers 7 heures ce matin après une bonne nuit dans le calme et sans trop de chaleur. Je quitte l’hôtel vers 7h50 et m’arrête quelques centaines de mètres plus loin dans un restaurant pour y prendre le petit déjeuner.  Le service est un peu long car il y a six personnes à servir avant moi. Lorsque je commence le parcours il est plus de 8h30.

La route est en mauvais état à la sortie de la ville mais elle s’améliore rapidement. Il y aura régulièrement des portions de route où le revêtement laisse à désirer et où il faut slalomer entre les trous. Il y a peu de circulation et voitures et camions cherchent aussi à éviter les trous.

Sur les trente-cinq premiers kilomètres (direction Ouest, nord-ouest) le vent n’est pas très fort et il est favorable. Sur cette partie la vitesse est bonne et l’effort minimal. Sur le reste du parcours la route suit une direction presque plein nord. Au début le vent de face est un peu gênant mais la vitesse reste bonne. Sur les 15 derniers kilomètres le vent de face devient très fort et il est difficile de dépasser les 8 km/h.

A une quinzaine de kilomètres du but j’entends un petit bruit régulier que je pédale ou non. Je ne vois pas tout de suite d’où il provient et je continue sur une centaine de mètres environ avant de voir qu’une petite branche tourne avec le pneu avant. Ce n’est pas bon signe car elle doit probablement être accrochée au pneu par une épine. Il y a d’ailleurs des épineux en bordure de route depuis le début du parcours. Je m’arrête et c’est en effet une grosse épine qui maintient la branchette sur le pneu. Je sors de stylo pour marquer l’emplacement de l’épine et retire difficilement la branchette. Comme attendu le pneu avant se dégonfle immédiatement. C’est ma première crevaison en un peu plus de 3 300 kilomètres. Puisque je connais l’emplacement du trou je ne démonte le pneu qu’à cet endroit et colle une rustine sur la chambre à air à l’endroit ou elle est percée. Je remets le pneu en place, je regonfle avec ma petite pompe et reprends la route. C’est la portion où le vent de face est très fort et je n’avance pas vite. Il y a aussi beaucoup de trous et de ralentisseurs sur la route. Moins de 10 kilomètres après la réparation je sens en passant un ralentisseur que ma roue avant n’est plus assez gonflée. Je m’arrête et constate qu’elle est presque totalement dégonflée. Je ne suis pas loin du but et je contente de regonfler. Je chercherai le problème lorsque je serai à l’hôtel.
Il est tôt lorsque j’arrive à Riohacha mais je suis quand même ma trace pour repérer les hôtels tout en me dirigeant vers la mer que je vais voir pour la première fois du voyage. On ressent moins le vent en ville mais sur la côte in redevient fort. Il y a de grosses vagues et personne ne se baigne. Il y a aussi très peu de monde sur la plage. Je me doutais qu’il en serait ainsi mais c’est pour le vérifier que je suis allé jusqu’au bord de mer avant de chercher un hôtel. Si le vent avait été moins fort je serais resté deux nuits à Riohacha pour profiter de la plage demain. Le vent est fort et la plage avec le vent qui projette du sable ne doit pas être agréable. Je vais suivre la côte parfois proche parfois plus à distance pendant presque une semaine et je prendrai une journée de repos si une situation favorable se présente.

Je reviens un peu en arrière pour trouver des hôtels moins chers que ceux qui sont sur le front de mer. Le premier que je visite, qui est correct mais pas luxueux, propose des chambres à 100 000 Pesos. C’est deux dames qui sont à la réception et elles n’ont vu arriver à vélo et aussi semble-t-il sur la route entre Valledupar et San Juan Del Cesar. Lorsque je les remercie et m’apprête à repartir elles me demandent d’où je viens me disent qu’elles m’ont vu et veulent savoir combien je compte payer la nuit d’hôtel. Je leur dis que c’est habituellement entre 25 et 40 000 Pesos. Elles me disent que 100 000 Pesos c’est moins cher que les hôtels sur le front de mer mais m’indiquent quand même la direction où je peux trouver des chambres à 40 ou 50 000 Pesos. Je les remercie mais j’ai déjà repéré ces hôtels. Je reviens donc devant les premiers hôtels que j’ai repérés en entrant dans la ville. Le premier que je visite propose des chambres avec ventilateur à 40 000 Pesos. Il y a un garage fermé mais je préfère stationner le vélo pas loin de la chambre pour pouvoir m’occuper de la crevaison sans avoir à déranger quelqu’un pour ouvrir et fermer le garage. Il y a une grande allée sur laquelle ouvre les chambres du rez de chaussée et plusieurs recoins abrités où je peux mettre le vélo.

Après avoir monté mes sacoches dans la chambre je démonte la roue avant pour faire la réparation tranquillement dans la chambre. Au premier démontage je ne vois pas de fuite ni ne sens d’épine à l’intérieur du pneu et pense que c’est la rustine qui est mal collée. Je l’enlève, nettoie et en colle une autre. Je regonfle la roue et la laisse dans la chambre pendant que je prends la douche. Après la douche et la lessive je constate que la roue se dégonfle encore. J’enlève à nouveau la chambre à air et cette fois-ci il y a bien une autre fuite à un autre endroit. J’ai laissé le pneu en place sur la jante sans le faire tourner. En passant le doigt à l’intérieur je sens bien que quelque chose de piquant dépasse à l’endroit du trou. L’objet n’est pas visible de l’extérieur du pneu et dépasse de peu à l’intérieur. Après quelques essais infructueux j’arrive à l’extraire avec une paire de ciseaux. C’est un fil métallique comme ceux qui sont dans les très nombreux déchets de pneus éclatés qui traine sur les bords de route. Cette deuxième crevaison est donc totalement indépendante de la première. Je ne sais pas si ce fils s’est fiché dans le pneu avant ou après la première crevaison mais peu importe quand cela est arrivé. Je mets une nouvelle rustine. Je laisse la roue dans la chambre une dizaine de minutes. Elle ne semble pas se dégonfler ou si elle perd encore la fuite est beaucoup plus lente. Je la remonte sur le vélo est je vais faire un tour dans le quartier pour manger et voir l’activité nocturne.

Je rentre une heure plus tard et la roue avant me semble encore bien gonflée. Je ne serai certain de la réparation que demain matin mais j’ai bon espoir d’avoir enfin réglé ce petit problème.

J53-samedi 26 février 2022-Riohacha-Palomino

Distance parcourue : 94,24 Km - Moyenne : 16,08 Km/h

Dénivelé montant : 387 m - Pente montante Maxi : 5 %

Dénivelé descendant : 377 m - Pente descendante Maxi : 5 %

Altitude départ : 4 m - Altitude arrivée : 14 m - Altitude Maxi : 111 m

Heure de réveil : 7h50 - Heure de départ : 8h35 - Heure d'arrivée : 16h10

Hôtel : hostal Sadhana – Calle 16 # 1-23 – Palomino – Dubilla (La Guajira) – Grande chambre au rez de chaussée avec lit double – La chambre ouvre sur une cour avec des hamacs, des tables et des chaises qui sont abrités et à l’ombre sous une terrasse en bambou - ventilateur – salle de bain privée avec douche froide – wifi – vélo dans la chambre qui est très grande mais il aurait pu rester dans la cour qui est isolée de la rue par une porte métallique fermée. 30 000 Pesos la chambre occupée par une personne.

Encore un réveil et un départ tardif ce matin mais bien que le parcours prévu soit un peu long il devrait être facile avec le plus souvent un vent favorable. Je quitte l’hôtel vers 8h35 et je commence à faire quelques achats avant de prendre la route. Je prends aussi le petit déjeuner avant de quitter la ville de Riohacha car il n’y a quelques rares villages sur la route entre Riohacha et Palomino.

Comme prévu le début du parcours est assez plat et les vitesses est bonne en raison de ce terrain facile, d’un bon revêtement et d’un petit vent arrière. Les paysages n’ont rien d’extraordinaire mais le décor est plus vert avec plus de grands arbres et d’ombres que ces derniers jours.

Il y a deux petites montées sans grosses pentes sur le parcours. Je fais la première pause fruits au kilomètre 55 environ après avoir passé la première. Vers 13h30 au kilomètre 73 environ je traverse le village de Mingueo. Il y a des hôtels et des restaurants. J’ai plus besoin d’une pause à l’ombre que d’un repas mais j’associe les deux. Il y a le choix entre poisson et viande dans le menu du jour. Le poisson est un peu plus cher mais le village n’est pas loin de la mer et il ne doit pas venir de loin. C’est donc une bonne occasion de varier un menu qui l’est assez peu en Colombie. Les femmes du restaurant s’intéressent un peu à mon voyage. Elles m’assurent que dans le village il n’y a aucun risque de sécurité mais qu’il y a beaucoup de voleurs (ladrones) à plus loin à Santa Martha et Barranquilla. C’est possible mais j’ai déjà entendu cela et, pour l’instant, je n’ai pas eu à faire avec ces gens et j’espère que cela va continuer ainsi.

La deuxième « montée » (quelques courts passages à 5% et sinon une suite des petites montées et descentes) arrive rapidement après Mingueo et se termine au kilomètres 80 environ à l’altitude 111 mètres. Le reste du parcours jusqu’à Palomino est facile et rapide. La plage ainsi que les hôtels, restaurants et autres commerces touristiques se trouvent sur la droite entre la route principale et la mer. Ma trace préparée part dans cette direction mais je traverse quand même la partie du village qui borde la route principale. Il y a tous les commerces dont j’ai besoin, petite supérette, restaurants et hôtels. La nuit sera probablement plus calme ici que dans le quartier touristique. Le prix des chambres d’hôtel y sera aussi probablement moins élevé. Je me renseigne à l’un des hôtels. La chambre pour une personne est à 30 000 Pesos la nuit. Je demande à visiter. Ce n'est pas le luxe mais la chambre est grande, propre et il y a tout le nécessaire.  Elle est au rez de chaussée et je peux y rentrer mon vélo. Le propriétaire qui, comme son épouse, est très sympathique me dit que je peux aussi laisser le vélo dans la cour et qu’il n’y a aucun risque. Le village est sûr et on peut s’y déplacer jour et nuit en toute sécurité. Il y a aussi sous un auvent en bambou dans la cour des hamacs ainsi, que des tables et des chaises que les clients peuvent utiliser à volonté. Il y a aussi un meuble rempli de livres. Pour ne rien gâcher je comprends ce que me dit le propriétaire qui parle beaucoup. Nous parlons un peu des problèmes d’insécurité qu’engendrent les groupes armés en Colombie. Il m’explique comment aller dans la zone touristique de nuit en suivant la seule route éclairée mais pas goudronnée.

Je fais donc une petite balade jusqu’à la mer le soir. En arrière de la grande route il y a en effet beaucoup de commerces et de touristes. Il y a aussi des français et le hasard a fait que je parte faire ma balade à pieds en direction de la mer en même temps que trois de mes compatriotes, deux femmes et un hommes, rentraient à leur hôtel en bord de mer après voir fait leurs courses dans une supérette en bordure de la grande route. La plage ne semble pas très propice à la baignade car il y a de grosses vagues e probablement des rochers au large. Le patron de l’hôtel m’a indiqué un autre endroit ou il y a une rivière qui se jette dans la mer mais le chemin qui y conduit n’est pas éclairé.

Je n’ai pas encore pris de décision mais il est probablement que je prenne une journée de repos ici demain. L’hébergement est agréable et le quartier touristique reste de taille modeste. Ce n’est pas désert mais on est aussi très loin de la grande foule. Ce ne sera peut pas une journée baignade mais cela peut être une journée tranquille de repos et visite.

J54-dimanche 27 février 2022- Palomino (repos et balade sur la plage)

Altitude hôtel : 14 m

Heure de réveil :  8 heures

Hôtel : hostal Sadhana – Calle 16 # 1-23 – Palomino – Dubilla (La Guajira) – Grande chambre au rez de chaussée avec lit double – La chambre ouvre sur une cour avec des hamacs, des tables et des chaises qui sont abrités et à l’ombre sous une terrasse en bambou - ventilateur – salle de bain privée avec douche froide – wifi – vélo dans la chambre qui est très grande mais il aurait pu rester dans la cour qui est isolée de la rue par une porte métallique fermée. 30 000 Pesos la chambre occupée par une personne.

Malgré une discothèque qui a diffusé de la musique jusque tard dans la nuit j’ai bien dormi cette nuit. C’est le propriétaire de l’hôtel qui m’a dit que la discothèque fermait à 1 heure du matin pour la nuit de samedi à dimanche et à 11 heures le soir le dimanche et n’ouvre pas en semaine. La plage n’est pas idéale car il y a de grosses vagues qui remuent le sable mais l’endroit est tranquille et j’ai décidé de prendre une journée de repos aujourd’hui ici et de faire une petite balade au bord de la rivière et sur la plage suivie d’une sieste dans un hamac.

Après avoir payé la nuit supplémentaire je pars de l’hôtel à pied vers 8h30. Avant de commencer ma promenade je passe dans une boulangerie et prends mon petit déjeuner avec quelques viennoiseries et un café. Je fais souvent deux ou trois gros repas par jour et quelques pauses viennoiseries et fruits. Cela fait beaucoup et puisque je ne vais pas faire beaucoup d’efforts aujourd’hui je vais aussi réduire ma ration alimentaire.

Je suis ensuite le chemin qui débouche sur la rivière un peu avant son embouchure. Il y a beaucoup de monde, presque que des Colombiens, dans les nombreux restaurants qui se trouvent en bord de mer à cet endroit. Il y a aussi quelques rares personnes qui de baignent ou plutôt marchent dans l’eau.

Je suis le bord de mer jusqu’à la plage où je suis venu hier soir. Ce n’est pas toujours possible sans se mouiller les pieds car la mer est haute et la végétation ne permet pas de marcher facilement côté terre. Je reviens ensuite par le chemin que j’ai suivi hier.

Lorsque j’arrive en ville un camion décharge des fruits et légumes. Il y a des papayes pas trop grosses qui seront parfaites pour faire mon repas de midi. J’en achète deux, une pour midi et une autre pour demain matin, pour 1000 Pesos/pièce. Il me reste quelques viennoiseries du matin et je rentre à l’hôtel vers 14h30.

Le couple de propriétaire termine juste le déjeuner. Il y a aussi un immigrant vénézuélien qui vit ici. Il dort dans un des hamacs et il est nourri par les propriétaires de l’hôtels en échange de quelques services comme ramasser les feuilles. Il a aussi une poussette avec des babioles (sucettes, petits bonbons, chips, popcorn, boissons et cigarettes) qu’il vend dans la rue. C’est Francisco, le propriétaire de l’hôtel, qui lui a acheté la poussette et le stock. Il me dit qu’il a marché dans la rue hier de 15 heures à 1 heure du matin pour vendre et qu’il va faire la même chose aujourd’hui. Il a probablement changé ses plans car en dehors d’une demi-heure à ramasser des feuilles il a passé la journée dans le hamac ou à me parler.

Après le repas les deux hommes s’installent, le patron à une table et l’immigrant dans son hamac préféré, pour lire le journal et commentent la guerre en Ukraine. Je mange ma papaye à la table à coté et ils me font participer à leurs échanges. Francisco semble est bien connaitre le monde et ses rivalités et enjeux stratégiques et l’immigrant vénézuélien ne sais même pas où se trouve la Russie, la France ou les USA.

Comme souvent la conversation dérive vers d’autres sujets et j’apprends par cette occasion que le vénézuélien a eu beaucoup de chance en Colombie. Il n’a bien entendu aucune assurance mais il a bénéficié de 3 opérations chirurgicales presque gratuites (appendicite et deux hernies). Francisco me dit que beaucoup de colombiens pauvres et sans assurance (petits paysans et beaucoup autres) qui se trouvent dans les mêmes conditions meurent faute de pouvoir se faire soigner. Je ne sais pas pourquoi, peut-être un organisme qui prend en charge les réfugiés vénézuéliens qui sont nombreux en Colombie, mais le Vénézuélien sans ressources a été soigné en Colombie.

Francisco, qui ne reste pas longtemps inactif repars vaquer à ses occupations et le vénézuélien qui veut sans doute améliorer un peu ses connaissances me demande de lui montrer où se trouve la Russie sur mon téléphone. Ensuite il faut situer l’Ukraine, le Japon, la France et le reste de l’Europe puis les USA et le Mexique. Il me montre ensuite une photo du journal qui montre quelque chose qui ressemble à un bidonville avec des allées boueuses et me demande si cela existe en France. Je sais que cela existe et que certains immigrants vivent dans ces conditions mais pour simplifier je lui dis que les hivers sont trop froids en France et que nous avons besoin de maisons fermées et chauffées. En croyant simplifier je complique car un homme qui ne connait que des pays chauds où les riches refroidissent leurs maisons ne peut pas comprendre l’idée de chauffer. Je lui explique que dans un pays comme la France en dehors dans quelques mois d’été il ne pourrait pas dormir dans un hamac juste abrité de la pluie car il aurait très froid. Je ne suis pas certain d’avoir été compris sur ce point par cet homme qui n’a connu de toute sa vie qu’un climat chaud où un simple toit pour s’abriter peut-être plus confortable qu’une maison trop chaude.

Il me montre ensuite ces « trésors » regroupés sur la poussette et me fait la liste des prix. J’ai l’impression qu’il me parle d’une fortune mais son stock représente environ une vingtaine d’Euros. Il me montre aussi sa « caisse » qui contient quelques billets de 2000 Pesos et quelques pièces. Il doit avoir entre 20 000 et 30 000 Pesos. Pour nous et même pour les Colombiens c’est très peu d’argent mais cela doit être perçu différemment par un homme qui vient d’un pays où sévit l’hyperinflation (400 000 % en 2018 et 14 zéros ont enlevé au Bolivar) et qui a probablement vu l’argent qu’il possédait perdre toute valeur alors que son petit pécule actuel garde sa valeur.

Je trouve ensuite un moment pour faire une petite sieste avant d’aller dîner. Je fais encore un repas léger avec un pizza individuelle. Dans le restaurant où je dîne les prix sont indiqués en « Barras ». Le serveur me dit que c’est ainsi sur la côte Caraïbes – 1 Barras = 1000 Pesos.

En rentrant je refais mon petit stock de viennoiseries pour le petit déjeuner de demain et la route.

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