Colombie - 11

J69-lundi 14 mars 2022-Remedios-Vegachi

Distance parcourue : 45,49 Km - Moyenne : 9,87 Km/h

Dénivelé montant : 888 m - Pente montante Maxi : 11 %

Dénivelé descendant : 623 m - Pente descendante Maxi : 7 %

Altitude départ : 710 m - Altitude arrivée : 975 m - Altitude Maxi : 1039 m

Heure de réveil : 7h25 - Heure de départ : 8h45 - Heure d'arrivée : 17h00

Hôtel Real Vegachi – Carrera 48 # 48-22 – Vegachi (Antioquia) – Chambre avec lit double, ventilateur et grande fenêtre non ouvrante en verre dépoli qui donne sur puit de lumière (chambre au premier étage et réception et parking fermé au rez de chaussée) – Salle de bain privée avec douche froide – WIFI – Vélo à l’abri dans parking fermé à l’arrière de l’hôtel – 30 000 Pesos la chambre occupée par une personne.

L’hôtel est un peu à l’écart de la route et pas dans une partie animée de la ville. Il n’y a donc pas de bruit pour me réveiller tôt ce matin et je sors du sommeil à 7h25. Je prends un acompte sur le petit déjeuner avec une viennoiserie et une banane. Je ressors aussi mon filtre à eau qui n’a pas servi depuis un bon mois car je trouvais de l’eau en bouteille ou en sachet à prix très raisonnable. J’ai fait le tour des Tiendas de Remedios hier soir et le litre d’eau le moins cher est à 1700 Pesos alors que je trouve habituellement des bouteilles de 3 litres à 1990 Pesos ou de 5 litres à 3290 Pesos (3 litres pour remplir les gourdes et deux bouteilles de 1 litres dans les sacoches). Je n’ai donc pas acheté d’eau hier et je rempli mes gourdes avec l’eau du robinet que je filtre. Je fais cela depuis 2017 et je n’ai jamais eu de problème avec l’eau filtrée.

Je quitte l’hôtel à 8h45 et je commence le parcours sans avoir trouvé de restaurant avant la sortie de la ville pour y prendre le petit-déjeuner mais avec quand même un arrêt dans une boulangerie pour mettre quelques réserves dans mes sacoches.

Les 5 premiers kilomètres sont souvent descendants. Il y a un restaurant sur la gauche de la route juste avant un petit aéroport. Je m’y arrête pour prendre un gros petit-déjeuner car je m’attends à ne pas trouver beaucoup de commerces sur le parcours.

Sur tout le parcours la route sera bonne, peu fréquentée et très vallonnée. Il y a quelques rares parties presque plates mais dans l’ensemble c’est une succession de montées et descentes avec parfois de courts passages un peu raides. Après les premiers kilomètres qui font perdre de l’altitude le profil s’inverse et devient majoritairement montant et après une première montée un peu raide l’altitude ne redescend pas en dessous de 850 mètres. Comme c’était prévisible en regardant le parcours sur Google il n’y a que quelques rares habitations en bordure de la route et pas de commerces. Je n’ai pas vraiment faim mais j’anticipe en faisant une petite pause viennoiserie vers 12h30.

J’arrive au niveau de la petite ville de Vegachi, qui se trouve un peu à l’écart sur la gauche de la route, vers 14 heures. Je fais une pause boisson fraiche à un étal au bord de la route principale avant de rentrer dans la ville. Aujourd’hui encore j’ai décidé de réduire mon avance sur le programme en faisant étape à Vegachi plutôt que 18 kilomètres plus loin à Yali. Google montre beaucoup plus de commerces et d’hôtels à Vegachi qu’à Yali. Cependant pour demain je prévois de faire étape à Maceo où Google ne montre que deux hôtels. Ce changement à l’avantage de réduire la distance de chaque étape en faisant sur trois jours un parcours qui était prévu sur deux jours. Il est aussi possible qu’il y ait une vingtaine de kilomètres non goudronnés (Street View 2013) et Yali et Maceo. L’étape de 90 kilomètres entre Yali et Puerto Berrio initialement prévue aurait peut-être été un peu trop longue s’il y a effectivement 20 kilomètres de non goudronné. Avec les nouveaux parcours elle sera probablement très facile car principalement descendante (70 kilomètres avec départ à 950 m et arrivée à 120 m d’altitude).

Je rentre ensuite dans la ville et me dirige vers le centre. J’y repère une « Tienda D1 » où je m’approvisionne habituellement en eau potable (bouteilles de 1 litre, 3 litres ou 5 litres suivant les besoins). Il y a aussi des restaurants, des vendeurs de fruits et des boulangeries. C’est la ville idéale pour faire étape. Elle est petite mais possède tous les commerces importants dans son centre.

Je pars ensuite à la recherche d’un hébergement. Il y a un hôtel à côté de la « Tienda D1 » mais la porte est fermée et personne ne vient lorsque je sonne. Je regarde l’emplacement des autres hôtels sur Google et commence le tour de deux pâtés de maisons où je devrais en trouver trois. Je m’arrête au premier. Il y a des chambres à 30 et 35 000 Pesos. Celles à 35 000 Pesos seraient plus grandes. Je demande à visiter les deux. La première que je vois est très bien et largement assez grande pour mes besoins. Je ne visite donc pas la deuxième et réserve une chambre à 30 000 Pesos la nuit. L’hôtel dispose d’un parking dont une partie couverte est réservée aux deux roues. Le parking communique avec l’hôtel mais il ouvre sur une autre rue. Pendant que la gentille dame qui est à la réception part ouvrir le parking une petite fille d’environ 5 ans (qui doit être sa petite fille) me guide dans la rue jusqu’au portail. Il s’ouvre juste quand nous arrivons.

Après la douche je ressors pour déjeuner/diner (il est environ 17 heures) et faire quelques provisions.

J70-mardi 15 mars 2022-Vegachi-Maceo

Distance parcourue : 39,12 Km - Moyenne : 8,64 Km/h

Dénivelé montant : 714 m - Pente montante Maxi : 11 % (courte montée à plus de 15% dans Maceo)

Dénivelé descendant : 729 m - Pente descendante Maxi : 9 %

Altitude départ : 975 m - Altitude arrivée : 960 m - Altitude Maxi : 1238 m

Heure de réveil : 7h30 - Heure de départ : 8h45 - Heure d'arrivée : 14h50

Hôtel Maceo – Calle 31 (en face « del parque principal » (place)) – Maceo (Antioquia) – Chambre au rez de chaussée avec lit simple et ventilateur – Salle de bain privée avec douche chaude (pommeau chauffant) – Wifi – Vélo dans la chambre – 30 000 Pesos la chambre.

Un orage et une forte pluie me réveillent vers 2 heures du matin. Ce n’est bien entendu une heure convenable pour se lever et prendre la route sous l’orage. Je fais donc de mon mieux pour replonger dans le sommeil pour en émerger vers 7h30. C’est un peu tard cette fois-ci mais le parcours prévu pour aujourd’hui est assez montagneux mais court et il est inutile de partir trop tôt. Le ciel est encore très chargé et la pluie de la nuit a un peu fait chuter le thermomètre. Il ne fait « que » 23 degrés à 8 heures du matin. Je mange quelques fruits et quelques viennoiseries dans la chambre avant de descendre mes bagages.

Je descends mes bagages et équipe mon vélo. Je n’ai pas besoin de chercher quelqu’un pour ouvrir la porte du parking car la dame qui m’a reçu hier arrive avant que j’aie terminé d’installer les sacoches sur le vélo.

Elle me propose un café « tinto » qui est prêt dans une bouteille isotherme. Il est sucré avec de la panela (je pense que c’est équivalent à du sucre de canne roux). C’est très aimable de sa part et j’apprécierai ce café si gentiment offert. Elle sort aussi un sachet de petites biscottes (sans graisse). Elle veut aussi m’offrir le sachet entier mais je la remercie poliment. J’ai prévu les réserves de nourriture pour la journée. Elle veut savoir où je vais aujourd’hui. Ce n’est pas un secret et je lui dis que je compte dormir à Maceo. Elle me dit que c’est petit et qu’il y a un gros projet (chantier) dans cette ville et que tous les hôtels seront peut-être occupés par les gens qui y travaillent. Si c’est le cas elle me conseille de continuer jusqu’à San José del Nus. J’avais déjà repéré ce village qui est sur le parcours et environ 10 kilomètres après Maceo.

Il est environ 8h45 lorsque je quitte l’hôtel et commence le parcours. Comme les jours précédents je ne prends pas le petit déjeuner en ville car je n’ai pas faim.

Une première montée d’environ 4 kilomètres amène à l’altitude 1130 mètres environ et la descente qui suit ramène à l’altitude 1000 mètres. Au kilomètre 12 environ et au début de la montée suivante il y a un petit restaurant isolé sur la gauche. Il est simple mais bien tenu et je m’y arrête pour prendre un petit déjeuner léger avec des œufs, une galette et du fromage et un bol de chocolat chaud.

Le point culminant du jour à 1238 mètres d’altitude arrive au kilomètre 15 environ. La petite ville de Yali où j’avais initialement prévu de faire étape hier soir est sur la droite deux ou trois kilomètres plus loin. Je reste sur la route principale qui est descendante jusqu’à l’intersection Maceo – Yolombo. La petite route qui conduit à Yolombo en une trentaine de kilomètres est goudronnée et celle qui conduit à Maceo en une vingtaine de kilomètres et une route de terre. Le passage par Yolombo ajouterait de la distance et nécessiterait une journée de plus pour faire le chemin entre le point où je suis et Puerto Berrio. Je suis en avance sur mon programme et ce serait peut-être une bonne option pour occuper une journée dans une région où la route, les paysages et les gens sont agréables mais je prends comme prévu la direction de Maceo.

Le chemin est globalement en bon état et peu fréquenté. La région est montagneuse et après quelques kilomètres plats ou en petites montées et descentes il y a deux montées et descentes avec quelques passages assez pentus.

Le chemin est bétonné dés l’entrée dans le village de Maceo. J’y arrive dans une descente assez raide mais la route qui donne accès au centre du village est en forte montée. Je manque de puissance pour gravir les derniers mètres et je termine en poussant le vélo. Ce n’était pas nécessaire mais un homme qui monte à pied m’aide à pousser le vélo. Je lui dis que je cherche un hôtel et il m’accompagne jusqu’à l’hôtel Maceo qui est dans une rue à droite à une trentaine de mètres après la fin de la montée.

Chemin faisant il me montre le restaurant où je peux manger ce soir. On entre dans l’hôtel Maceo par un porche qui est fermé la nuit par une porte grillagée. Il explique à la réceptionniste que je cherche un logement pour la nuit et prends congé en me montrant une fois encore la direction du restaurant qui est à une vingtaine de mètres de l’hôtel et, comme celui-ci, sur la place centrale. Après m’avoir annoncé un prix de 35 000 Pesos la nuit pour une chambre petite et un peu sombre la réceptionniste m’en montre une deuxième plus claire et plus grande qui est à 30 000 Pesos. Elle me dit qu’elle est assez grande pour que j’y mette le vélo et que c’est plus sûr que la cour.

Je n’ai pas regardé dans la première chambre mais celle-ci a un pommeau de douche électrique. Ce n’est pas indispensable à cette altitude et hier il n’y en avait pas. Ce sera quand même avec plaisir que je prendrai la première douche chaude depuis plus d’un mois. Disons plutôt douche avec de l’eau chauffée car dans les régions chaudes il arrive que l’eau froide contenue dans le réservoir au soleil sur le toit soit un peu trop chaude dans l’après-midi.

Les 5000 pesos de différence étaient peut-être pour le stationnement du vélo dans la cour. Je ne cherche pas à comprendre, paie les 30 000 pesos et rentre mon vélo dans la chambre. Elle me remet un trousseau de deux clés. Une qui ouvre la chambre et l’autre la porte qui ferme le porche la nuit. Je pense que les autres clients ont aussi la clé du portail. Il n’y a pas de sonnette et donc probablement pas de surveillance la nuit. Ce doit être pour ces raisons qu’elle m’a donné une chambre dans laquelle je peux rentrer le vélo.

Avant de prendre la douche je ressors pour noter l’adresse de l’hôtel. Il n’a pas de numéro mais la rue, qui n’en a pas non plus sur Google, a une plaque « calle 31 ». Je suis alors abordé par un homme que je ne reconnais pas tout de suite. Il m’a doublé à moto quelques kilomètres avant Maceo et comme presque toujours dans ce cas sur les petites routes (et même parfois sur les grandes) il a roulé quelques minutes à ma vitesse pour me poser quelques questions. Cette fois-ci il croit que je note le numéro de téléphone de l’hôtel qui est inscrit sur l’enseigne et le propose de téléphoner pour moi. Je lui dis que j’ai déjà réservé la chambre. Il me propose alors de m’offrir une boisson ou un café. Il y a beaucoup de personnes qui sont installés à une table avec une tasse de café à la main mais ce n’est pas particulier à ce village. Ici la température n’est as très élevée et c’est le café qui semble avoir le plus de succès. Dans les régions plus chaudes ce sont les boissons rafraichissantes ou les glaces qui se vendent le mieux. C’est très aimable de sa part mais je ne veux pas abuser et je le remercie poliment. Il n’insiste pas et part en me souhaitant la bienvenue à Maceo. Comme Vegachi hier Maceo me semble être un endroit agréable à vivre.

Le soir je fais un petit tour dans la partie du village que je n’ai pas parcourue à vélo. Je veux surtout voir l’hôtel « el ganadero » que j’avais coché hier en préparant ce parcours. Il avait de bons commentaires. Celui dans lequel je suis (et au moins un autre) n’est pas indiqué sur Google. L’hôtel « el ganadero » n’est pas loin de celui dans lequel je loge. Il présente bien de l’extérieur et semble avoir une réception et une cour. Il aurait peut-être aussi convenu pour le vélo mais l’hôtel Maceo où je loge est parfait pour moi (chambre bon marché avec lit une place, vélo dans la chambre et douche chaude).

Après ma visite éclair du village je m’installe au restaurant que m’a conseillé l’homme qui m’a guidé jusqu’à l’hôtel pour diner avec la traditionnelle « bandera » (viande, haricots rouges, salade, riz, un œuf au plat et un verre de limonada).

Demain je vais retrouver le rio Magdalena et la chaleur des régions de basse altitude. Je serai encore en plaine après demain et ensuite, sauf changement pour occuper les deux ou trois jours d’avance,  je vais commencer la montée vers Bogota.

J71-mercredi 16 mars 2022-Maceo-Puerto Berrio

Distance parcourue : 66,08 Km - Moyenne : 13,26 Km/h

Dénivelé montant : 631 m - Pente montante Maxi : 11 %

Dénivelé descendant : 1479 m - Pente descendante Maxi : 7 % (21% dans Maceo)

Altitude départ : 960 m - Altitude arrivée : 112 m - Altitude Maxi : 1015 m

Heure de réveil : 8h45 - Heure de départ : 9h25 (10h00 après petit déjeuner) - Heure d'arrivée : 16h20

Hôtel Rio Tour – Carrera 3 (entre calle 53 et 54) – Puerto Berrio (Antioquia) – Hôtel avec réception au rez de chaussée et chambre au premier étage – Chambre avec lit double et ventilateur au premier étage – Salle de bain privée avec douche froide – Wifi – vélo au rez de chaussée dans une pièce à l’arrière de la réception – 30 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Encore un réveil tardif ce matin à 8h45 mais le parcours prévu pour aujourd’hui n’est pas très long et il y aura beaucoup de descentes alors un départ pas très matinal ne devrait pas poser de problème.

Je quitte l’hôtel à 9h25 et les nuages d’hier ont laissé la place à un grand ciel bleu et, malgré l’altitude de presque 1000 mètres, il fait déjà chaud. La sortie du centre de la ville est en pente descendante aussi raide qu’était la montée pour y arriver. Le compteur enregistre une pente descendante de 21%. La descente n’est pas très longue mais elle est impressionnante et il faut avoir confiance dans les freins. Je fais la pause petit déjeuner dans un petit restaurant à la sortie de la ville.

Jusqu’au kilomètres 5 il y a de petites montées mais le profil est globalement descendant jusqu’à un point bas à l’altitude 900 mètres. Ensuite une montée parfois raide amène en un peu moins de 3 kilomètres au point haut à 1015 mètres d’altitude. Une nouvelle route est en construction mais le tracé est assez souvent loin de la route actuelle et les travaux ne gênent que très peu la circulation. La route actuelle est assez tortueuse avec peu de circulation et ces 8 premiers kilomètres sont agréables.

La petite route débouche sur un axe un peu plus important qui relie Puerto Berrio à Medellin. Je suis déjà passé à Medellin et, bien que j’aie 3 jours d’avance, je n’ai pas le temps d’y retourner. Je prends donc comme prévu sur la gauche en direction de Puerto Berrio. Cette route est un peu plus fréquentée que la première partie mais la circulation n’est pas très importante et pas gênante. Le profil est descendant jusqu’à Puerto Berrio mais cette descente est entrecoupée de très nombreuses montées avec des pentes qui atteignent les 7%. Il y a aussi des travaux sur une grande partie du parcours avec de nombreux passages en circulation alternée et de nombreux kilomètres sur du gravillon. J’ai maintenant compris que sur les longs (ils le sont tous) passages en circulation alternée il est inutile que j’attende que le panneau soit tourné du coté vert car je suis plus lent que les véhicules à moteur et je me retrouve inévitablement un moment avec la circulation qui arrive en sens inverse alors qu’il n’y a qu’une voie d’utilisable. Je n’attends donc pas et passe même si le panneau est rouge. L’important est d’être vigilant et de ne pas se trouver en face d’un camion dans un passage étroit. Ce n’est pas très difficile en vélo et je n’ai jamais obligé un véhicule à s’arrêter ni même à ralentir. A part sur les passages non goudronnés et parfois un peu limites en vélo les travaux ne m’ont pas ralenti.

Je fais la pause déjeuner vers 13 heures et au kilomètre 38 environ. Un homme qui ne consomme pas est assis à une table avec un téléphone et un talki walki dans lequel on entend parfois des gens qui se parle. Ce qui se dit ne doit pas le concerner car il ne réagit pas. Il s’intéresse à mon voyage mais je ne peux pas lui montrer la carte car je ne capte que la 2G à cet endroit. Je lui montre quand même la liste des traces enregistrées où figurent les noms de la ville de départ et de la ville d’arrivée. Il me dit que Machuca, Remedios, Vegachi et Maceo sont des endroits dangereux car il y a beaucoup de « guerrieros » et pour préciser le danger il fait le geste de tirer au pistolet sur quelqu’un. Machuca ne donne en effet pas une impression de village très sûr mais l’armée officielle y est très présente et semble assurer la sécurité. Les autres villes, particulièrement Vegachi et Maceo donne une impression de tranquillité et de sécurité. Je ne peux pas dire si c’est moi qui me trompe ou l’homme qui parle peut-être de problèmes anciens qui n’existent plus aujourd’hui.

Il arrête de me poser des questions lorsque mon repas est servi. Il se met alors un foulard sur le visage en me disant que je devrai faire de même sur la route pour me protéger de la poussière des chantiers. Cela dit il ferme les yeux et s’installe en position semi allongé sur sa chaise pour faire une sieste. Les quelques mots que je suis obligé d’échanger avec la serveuse pour payer mon repas le réveillent. Cela lui permet de me souhaiter bonne route et de renouveler ses conseils pour me protéger de la poussière.

C’est vrai que les nombreux chantiers font beaucoup de poussière. J’ai un cylindre de tissu identique à celui que je mets sur ma tête pour me protéger du soleil qui peut aussi servir de masque. Pour l’instant je pense qu’il n’y a pas assez de poussières pour justifier de porter un masque et surtout certains chantiers sont sur des parties montantes de la route où la respiration s’emballe un peu.

Je rentre dans Puerto Berrio vers 16 heures. Je fais une halte dans une petite supérette pour acheter une boisson fraiche et refaire ma réserve d’eau. Il faut aussi que je passe à un distributeur de billets et je cherche sur Google s’il y a des distributeurs BBVA ou Colpatria à Puerto Berrio. Je ne vois pas de Colpatria mais Google ne les indique pas tous. Il y a une banque BBVA et j’en prends la direction.

Je suis abordé en chemin par un homme à moto. Il me dit qu’il est aussi cycliste et qu’il voyage aussi loin en vélo. Il me propose de dormir chez lui si j’ai une tente. J’en ai bien une mais je préfère payer quelques Euros et avoir la tranquillité d’une chambre d’hôtel. Je lui dis donc que je n’ai pas de tente. Il me propose de m’aider à chercher un hôtel pas cher et me dit de le suivre. Comme la majorité des gens en Colombie il ne s’encombre pas de formules de politesse. Il entre dans les hôtels, pose sa question et repart si la réponse ne lui convient pas. C’est rapide et le quatrième hôtel qui propose des chambres à 30 000 pesos et un endroit sûr où garer le vélo est le bon. Avant de partir il me propose de revenir me chercher pour manger chez lui. Je refuse poliment mais je comprends qu’il projette, avec au moins un ami que nous avons croisé en chemin, de faire un voyage en vélo en Espagne, France et Italie lorsque la pandémie et la guerre en Ukraine seront terminées. Je lui laisse donc mon numéro de portable français en lui précisant que je suis sur WhatsApp. Cette application est beaucoup utilisée en Colombie pour téléphoner et beaucoup d’opérateur ne décompte pas les données utilisées du forfait. WhatsApp peut aussi être utilisée pour appeler gratuitement et n’importe où dans le monde un interlocuteur qui a aussi un compte WhatsApp.

Je m’installe dans la chambre et ressors pour retirer de l’argent au distributeur BBVA. Comme la dernière fois le reçu mentionne 9000 pesos de frais mais le montant en Euros prélevé sur mon compte correspond encore au centime près au cours Mastercard du jour sans frais.

Je rentre à l’hôtel pour me doucher et au moment où je rentre dans la douche l’électricité se coupe. Heureusement j’ai une lampe frontale et je l’utilise pour la douche. Je sors ensuite pour regarder la rue depuis le bacon commun de l’étage. Une grande partie de la rue est plongée dans le noir mais la plupart des rues voisines sont éclairées. Je ne sais pas si cela doit durer ou non mais pour l’instant il est l’heure de diner et je pars vers les rues éclairées à la recherche d’un restaurant. Je n’ai pas besoin d’aller bien loin pour trouver un restaurant qui sert le traditionnel « almuerzo ejecutivo » (soupe, bandera (viande, riz, salade, tomate, haricots rouges) et limonada (un verre de boisson). Lorsque je reviens vers l’hôtel la rue est toujours dans le noir et lorsque je termine d’écrire ce texte à presque 21 heures l’électricité n’a toujours pas été rétabli. J’ai écrit un peu trop vite, l’électricité est de retour à 21h02 et le ventilateur donne à nouveau un semblant de fraicheur dans la chambre.

J72-jeudi 17 mars 2022-PuertoBerrio-Cimitarra

Distance parcourue : 73,04 Km - Moyenne : 13,79 Km/h

Dénivelé montant : 405 m - Pente montante Maxi : 8 %

Dénivelé descendant : 359 m - Pente descendante Maxi : 6 %

Altitude départ : 112 m - Altitude arrivée : 158 m - Altitude Maxi : 175 m

Heure de réveil : 7h20 - Heure de départ : 8h40 - Heure d'arrivée : 15h30

Hôtel : Hospedaje Colonial Cimitarra – Carrera 6 # 4 – 105 – Cimitarra (Santander) – Réception au Rez de chaussée et chambres qui ouvre sur cour couverte au rez de chaussée et au premier étage – Chambre avec lit double et ventilateur au rez de chaussée – Salle de bain privée avec douche froide – Wifi – vélo dans la chambre – 15 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Je me réveille ce matin vers 7h20 après une bonne nuit. Je passe un peu de temps à lire les informations et je prends un acompte sur le petit déjeuner avant de quitter l’hôtel vers 8h40.

Sur les 18 premiers kilomètres je suis la même route qu’hier (route 62). Le revêtement est bon, c’est assez plat et il y a peu de circulation. C’est donc un parcours agréable et facile.

Au kilomètre 18 la route 62 disparait après avoir rejoint la route 45. Il y a quelques restaurants à l’intersection des routes et j’y prend un petit déjeuner léger (œufs brouillés, une part de brioche et un café).

J’ai déjà parcouru les 20 kilomètres qui suivent jusqu’à Puerto Araujo où j’ai dormi la nuit du 13 au 14 février. Cette route est beaucoup plus fréquentée avec un trafic assez important de gros camions. La route est à chaussée unique avec une voie dans chaque sens et la bordure où je pourrais rouler sans gêner n’a pas toujours reçu le même nombre de couches de goudron que les voies où roulent les véhicules motorisés et la « marche » est parfois assez haute. Comme il y a un peu plus d’un mois je n’hésite pas à y descendre lorsque je vois dans le rétroviseur qu’un camion va me doubler alors qu’un autre véhicule arrive en face. Descendre sur la bordure n’est pas difficile mais c’est plus compliqué pour revenir sur la chaussée. C’est pourtant inévitable car il y a des endroits où il n’y a pas de bordure. Je pense que je me suis habitué à ces manœuvres un peu risqués et je roule maintenant sur ces routes de façon un peu moins crispé.

A Puerto Araujo, au kilomètre 40 environ, je dois prendre sur la droite une autre route 62 qui mène à Cimitarra. C’est aussi une route moins fréquentée et il ne semble pas qu’il y ait de village avant Cimitarra. Il y a des restaurants et je fais ma pause déjeuner à la sortie du village et quelques dizaines de mètres après l’intersection.

Cette nouvelle route 62 est peu comme la première avec un bon revêtement et peu de circulation. Elle est cependant beaucoup moins plate. Les montées et descentes ne sont jamais longues mais elles sont parfois un peu raides. Du coté des paysages ce sont encore des prairies avec du bétail et des arbres dans les prés et parfois de beaux alignements d’arbres en bordure de la route.

J’arrive à Cimitarra vers 15 heures et je commence par une halte pour manger une glace dans une boulangerie. Je complète le rafraichissement avec un boisson fraiche et « hydratante » acheté dans une supérette. Ceci fait je pars en direction des hôtels que j’ai sélectionné sur Google. Je passe devant un premier hôtel dont la réception est à l’étage. Je ne m’y arrêt pas car il y a beaucoup d’hôtel dans la ville et je préfère ne pas avoir à monter le vélo à l’étage. L’accès au deuxième hôtel se fait par un couloir pas très large mais de la rue on voit la cour qui se trouve au bout du couloir. C’est beaucoup mieux et j’y entre pour me renseigner. Les chambres avec ventilateur pour une personne sont à 15 000 Pesos (c’est pour l’instant le record de prix bas, le précédent était à 18 000 Pesos à l’hôtel Palacio à Rio Sucio). Il y a des tables et des chaises dans la cour couverte et même un distributeur d’eau fraiche. La réceptionniste est assise à une table et ne semble pas trop disposée à se lever. Lorsque je lui demande de visiter une chambre elle me montre une porte ouverte en face d’elle. Je visite la chambre qui n’a rien de luxueux mais elle a tout le nécessaire et elle est assez grande pour que j’y entre le vélo. Je ne pense pas trouver mieux ailleurs et surtout pas moins cher et m’installe ici pour la nuit.

Le soir je fais un petit tour en ville pour faire quelques achats et diner dans un restaurant. Je commande un repas complet (soupe, plat avec viande et légumes et un verre de limonada). Pendant que je mange un jeune homme assez maigre vient à ma hauteur et me demande quelque chose mais je ne comprends pas ce qu’il me dit. Il simplifie sa question et me demande 2000 Pesitos pour manger. Cela ne fait qu’environ 0,50 Euros et le repas que je mange est à 10 000 Pesos.  Je ne réfléchis pas assez sur le coup et lui donne 2000 Pesos mais avec si peu on ne peut pas se payer un repas.  Il prend le billet et me tend le poing pour que je le frappe. On commence à s’y habituer et cette manière de saluer et remercier les gens risque de subsister après le covid. Il ajoute « le bendiga » (sois bénis) mais beaucoup de gens disent cela dans d’autres circonstances. Il se dirige ensuite vers les serveuses qui sont assises au fond de la salle. C’est un peu loin et je n’entends pas ce qu’ils disent. J’ai vu le jeune homme tendre le billet de 2000 Pesos mais je n’ai pas l’impression que les filles l’ont pris. Une des filles par vers la cuisine et le jeune homme s’assoit pour attendre. La serveuse revient avec une barquette fermée et un grand sachet de limonada (boisson) et donne le tout au jeune homme. Il part avec son repas et me gratifie une nouvelle fois de « le bendiga ». Je suis un peu honteux car même si les serveuses ont pris le billet de 2000 Pesos c’est bien le restaurant qui offre le plus gros du repas de ce jeune homme. Ces situations sont probablement assez fréquentes dans ce pays mais dans les pays développés nous n’y sommes pas habitués. Lorsque quelqu’un a besoin d’aide on pense le plus souvent que c’est un organisme public ou une association qui doit s’en occuper et l’intervention individuelle est plus rare chez nous.

J73-vendredi 18 mars 2022-Cimitarra-Landazuri

Distance parcourue : 31,16 Km - Moyenne : 7,21 Km/h

Dénivelé montant : 1057 m - Pente montante Maxi : 11 %

Dénivelé descendant : 260 m - Pente descendante Maxi : 10 %

Altitude départ : 158 m - Altitude arrivée : 955 m - Altitude Maxi : 962 m

Heure de réveil : 7h25 - Heure de départ : 8h35 (9h20 après petit déjeuner) - Heure d'arrivée : 16h15

Hôtel « El Bosque » - Route Nationale 62 # 2 (maison isolée sur la gauche quelques centaines de mètres après la sortie du village) – Landazuri (Santander) – Grande chambre au rez de chaussée – ventilateur – Salle de bain privée avec douche froide – Pas de wifi mais on capte la 4G Claro – Vélo dans la chambre – 30 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Je me réveille vers 7h25 ce matin après une bonne nuit dans la chambre la plus économique que j’ai eu depuis le début du voyage. Ce sont les discussions du personnel chargé du ménage, qui n’est généralement pas discret, qui me réveillent mais je ne peux pas m’en plaindre car sinon je me serai probablement réveillé plus tard. Le parcours prévu pour ce jour est montagneux mais heureusement court avec une trentaine de kilomètres seulement. Un départ un peu tardif n’est pas un problème aujourd’hui.

Je quitte l’hôtel vers 7h25. J’ai prévu de faire étape à Landazuri qui n’est qu’un village et je fais quelques achats de fruits et de petites bricoles à grignoter pour deux jours de prendre la route. Je prends aussi le petit déjeuner dans un restaurant à Cimitarra et je commence le parcours vers 9h20.

C’est montant du début mais les pentes ne sont pas trop raides sur les 12 premiers kilomètres. Il y a aussi des parties plates et de fréquentes petites descentes qui annulent presque l’altitude gagnée dans les montées. La route est bonne et bétonnée sur cette première partie.

Après le kilomètre 12 les pentes deviennent un peu plus sérieuses et l’altimètre monte plus vite. Il y a encore des descentes plus rares mais souvent plus longues. La route est en goudron plutôt bon dans l’ensemble mais il y a quelques déviations non goudronnées pour éviter des éboulements, des parties où les éboulements ont été dégagés sur une voie et quelques passages où la route s’est un peu effondrée qui sont travaux. Il y a aussi deux grands ponts qui enjambent des ravins. Cette route assez peu fréquentée est en meilleur état que certaines routes beaucoup plus fréquentées. Elle est aussi souvent protégée des éboulements par de hauts murs en béton. Ceci n’est pas toujours suffisant car à deux endroits de gros volumes de matériaux ont glissés de la montagne et sont passés par-dessus les murs. Cela ne date pas de cette nuit et une voie est praticable mais en mauvais état.

Les prairies de la plaine laissent ici la place à des forêts bien vertes. Cette région montagneuse est bien servie par la pluie.

Je fais la pause déjeuner dans un restaurant isolé vers 12h30 au kilomètre 21 et à 500 mètres d’altitude environ.

Quelques kilomètres plus loin je croise un cycliste avec des sacoches. C’est une espèce rare en Colombie. J’ai déjà rencontré un Anglais qui voyageait avec un bagage léger. A Cienaga, avant de traverser la lagune j’ai vu trois jeunes cyclistes avec sacoches, deux garçons et une fille, qui circulaient dans le même sens que moi. J’étais arrêté et ils ne m’ont pas vu où ne souhaitaient pas échanger. Le cycliste que je croise aujourd’hui me voit et il fait demi-tour. Je me suis aussi arrêté et plus vite que lui mais je montais à 6 Km/h et lui descendait beaucoup plus vite. Nous parlons un moment de nos voyages. Il est allemand et ne parle pas du tout espagnol. Il parle anglais et se souvient de quelques mots de français qu’il a appris au lycée. Il commence juste son voyage (depuis 5 ou 6 jours) et se dirige vers Baranquilla. Il fait des étapes plus longues que moi. Il est parti ce matin de Barbosa et il prévoit de faire étape à Cimitarra où j’étais cette nuit après une centaine de kilomètres de route majoritairement descendante mais avec quand même du dénivelé montant. Depuis Barbosa il y a une vingtaine de kilomètres montants jusqu’à Velez et ensuite c’est de la descente avec beaucoup de petites montées. Il ne lui reste que 24 kilomètres pour rejoindre Cimitarra (c’est ce qu’indique mon compteur). Les montées restantes ne sont pas très longues et il est possible qu’il arrive à Cimitarra avant que je n’arrive à Landazuri alors qu’il ne me reste que 6 kilomètres à parcourir. Nous ne captons pas le réseau à l’endroit où nous sommes arrêtés mais il me montre une vidéo, qu’il a enregistrée sur son téléphone, où il passe à la télé colombienne. Pour le reste du parcours c’est la chaleur qui semble le plus lui faire peur. Je lui confirme qu’en basse altitude il fait très chaud. Il est surpris lorsque je lui dis que je suis parti vers 9h30 ce matin. Il démarre vers 6 heures du matin pour rouler au frais. Il était dans la montagne jusqu’ici et il ne devait pas faire très chaud à 6 heures du matin mais en basse altitude il pourra profiter de deux ou trois heures pas trop chaudes mais il a prévu de long parcours et ne pourra pas éviter les heures chaudes. Comme souvent j’oublie de faire une photo et cette rencontre ne figurera pas en image sur le site.

Nous reprenons chacun notre route, lui en descente et moi en montée. Sur la fin du parcours les pentes deviennent plus raides et sont rarement en dessous de 7%.

Le village de Landazuri est en travaux avec beaucoup de camion arrêtés au milieu de la route moteur éteint. Je dépasse les camions sur le vélo tant que je peux et lorsque le passage devient trop étroit je pousse le vélo. Après le dernier camion il y a une barrière qui coupe la route et plus loin une longue et profonde tranchée qui ne laisse le passage qu’au deux roues. Je ne sais pas depuis quand les camions sont ici mais il probable qu’ils vont passer la nuit là où ils sont. J’ai vu un premier hôtel en doublant les camions mais il était à l’étage et je ne me suis pas arrêté.

Il y a deux autres hôtels à proximité du chantier en prenant une route sur la gauche qui est aussi en chantier. Je demande à un homme qui est assis sous un abri il m’indique la sorti de la ville en me disant « hotel el bosque quiñantos metros » (hôtel el bosque à 500 mètres). Il passe sur le coté de la tranchée en poussant le vélo et demande confirmation un peu plus loin. On m’indique les hôtels que j’avais repérés et aussi l’hôtel el bosque. Il figure d’ailleurs sur Google maps mais avec une icone grise et non une icone rose en forme de lit qui symbolise habituellement les hôtels. Il n’est pas tard et je décide de m’éloigner du chantier qui a y revenir si l’hôtel ne me convient pas ou s’il est complet.

C’est encore en montée mais les 500 mètres sont vite parcourus. L’hôtel est une belle maison à gauche et en contrebas de la route. Au bord de la route il y a le restaurant « el bosque » et une dame qui y est assise. Elle me dit d’abord que l’hôtel est complet puis se ravise quand elle comprend que j’arrive de Cimitarra en vélo. Il y a un homme devant l’hôtel, sans doute son mari, et elle lui demande s’il y a des chambres de libre. C’est le cas et je descends avec mon vélo pour voir la chambre. Elle est au rez de chaussée et l’homme a déjà poussé un peu le lit pour faire de la place pour le vélo. La chambre est grande et très propre. Elle a une grande baie vitrée qui donne sur un terrain qui pourrait être un jardin mais qui est en travaux. La salle de bain est grande et bien équipée. Le prix est de 30 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne. Le restaurant est fermé mais il y a « una comida rapida » (restauration rapide) à 100 Mètres environ. Le village n’est qu’à 500 mètres mais le ciel est menaçant et il pourrait bien pleuvoir.

Je m’installe et prends la douche. Lorsque je me prépare pour aller diner la pluie commence à tomber. Il n’est que 17 heures et le diner peut attendre. Je fais donc le tri des photos et commence à écrire ce texte en attendant que l’averse se termine. Elle s’arrête vers 17h30.

Je fini de lire les informations que j’ai sélectionnées et sors diner vers 18 heures. Il pourrait pleuvoir à nouveau et je vais au plus près qui la restauration rapide. Ce sont souvent des hamburgers ou des hots dogs. Ce n’est pas la nourriture que je préfère mais pour un soir cela fera l’affaire. Le restaurant est un niveau en dessus de la route et on y accède par un petit sentier. Il y a un menu avec du choix autres que hamburgers ou hots dogs. Je prends des « salsichas papas » (saucisses avec des frites). Ce plat ne convient et cela changera un peu du menu habituel. Il n’a pas recommencé à pleuvoir pendant que je mangeais et je rentre à l’hôtel sans me mouiller.

J74-samedi 19 mars 2022-Landazuri-Velez

Le compteur a eu un moment de « délire » aujourd’hui. Pendant une bonne trentaine de minutes il a fait baisser l’altitude même lorsque la route était fortement montante. Après un passage ensoleillé tout est rentré dans l’ordre et je pense que c’est l’humidité qui a perturbé le capteur de pression. Le dénivelé montant indiqué par le compteur en fin de parcours est cohérent avec l’analyse du profil. J’ai corrigé le dénivelé descendant qui lui n’était pas cohérant. Les pourcentages de pente étaient eux complétement délirants et les valeurs maxi indiquées sont celles que j’ai relevé en roulant lorsque le compteur fonctionnait correctement.

Distance parcourue : 53,51 Km - Moyenne : 7,63 Km/h

Dénivelé montant : 1994 m - Pente montante Maxi : 9 %

Dénivelé descendant : 785 m - Pente descendante Maxi : 8 %

Altitude départ : 955 m - Altitude arrivée : 2164 m - Altitude Maxi : 2599 m

Heure de réveil : 7h00 - Heure de départ : 8h00 - Heure d'arrivée : 16h45

Hôtel Amanecer Veleño – Carrera 6 # 8A-40 – Velez (Santander) – la réception de l’hôtel est au premier étage et les chambres sont au premier et au deuxième étage – Il y a un local fermé au rez de chaussée pour les vélos et les motos – Chambre au premier étage avec un lit double et fenêtre qui ouvre sur l’arrière des maisons et pas sur la rue – pas de ventilateur ni de climatisation qui sont inutiles à cette altitude mais deux couverture et un couvre lit – salle de bain privée avec douche chaude – wifi – vélo dans une pièce fermée au rez de chaussée – 35 000 Pesos la nuit pour la chambre occupée par une personne.

Le parcours prévu pour aujourd’hui n’est pas très long c’est celui qui a le plus gros dénivelé montant du voyage. Les camions, bus et voitures des autres clients de l’hôtel sont stationnés dans la cour/jardin et la fenêtre de ma chambre ouvre dessus. Les clients sont plutôt discrets. C’est le départ d’un camion qui me réveille vers 7 heures. J’ouvre la fenêtre et il ne reste qu’un bus en stationnement dans la cour alors qu’il y avait au moins six véhicules hier soir. Les autres sont peut-être partis très tôt à une heure où je dormais profondément. Le ciel est encore chargé mais il ne pleut pas pour l’instant. Le vélo est dans la chambre avec les sacoches et les préparatifs de départ ne sont pas long. Je mange deux viennoiseries et deux bananes avant de quitter la chambre. Les deux jeunes femmes chargées du ménage sont au travail et je remets la clé de la chambre à l’une d’elle.

L’hôtel est en contrebas de la route et la rampe d’accès est assez raide. Je pousse le vélo jusqu’au restaurant/réception où l’homme qui m’a ouvert la chambre hier est occupé à balayer la terrasse. Il me propose un « tinto » (café noir) que j’accepte avec plaisir. La femme remonte de l’hôtel et me demande où je vais aujourd’hui. Lorsque je lui dis que je vais à Velez elle me dit que ça monte beaucoup. Je le savais puisque j’ai la trace avec le profil et les dénivelés. Elle m’apprend que le point haut se nomme « Palo Blanco » et me donne une altitude plus de 3000 mètres alors que ce point est à 2600 mètres (le GPS donne 2599 mètres).

https://www.google.com/maps/@6.0386548,-73.7088855,3a,75y,105.18h,91.84t/data=!3m7!1e1!3m5!1s-liFjfqJ6bPepNKLbgnKrA!2e0!6shttps:%2F%2Fstreetviewpixels-pa.googleapis.com%2Fv1%2Fthumbnail%3Fpanoid%3D-liFjfqJ6bPepNKLbgnKrA%26cb_client%3Dmaps_sv.tactile.gps%26w%3D203%26h%3D100%26yaw%3D162.59537%26pitch%3D0%26thumbfov%3D100!7i13312!8i6656

Je prends la route vers 8 heures et quelques minutes plus tard la pluie commence à tomber. C’est une petite pluie et j’hésite à mettre le Kway car souvent ces petites pluies mouillent moins que la transpiration sous un kway dans une montée. Je mets quand même le kway et protège la sacoche de guidon et le compteur avec un sac plastique.

Les quatre premiers kilomètres sont montants et la montée se termine par une portion sans goudron. La petite descente qui suit n’est pas goudronné non plus. Au kilomètre 5 environ il y a un petit restaurant sur la gauche et je m’y arrête pour prendre un gros petit-déjeuner. Je n’avais pas encore faim et j’aurai pu continuer mais j’ai été bien inspiré de m’arrêter ici car deux ou trois minutes après que je me sois installé à l’abri la petite pluie pas gênante se transforme en grosse averse. Je ne pense pas à mettre le vélo à l’abri mais ce n’est pas grave car les sacoches sont étanches et la sacoche de guidon et le compteur sont protégés par un sac plastique. Le compteur VDO M4.1 n’aime vraiment pas l’humidité. Il était protégé de la pluie mais il y a de la buée à l’intérieur. Pendant quelques kilomètres, jusqu’à ce que le soleil évacue la buée qu’il y avait à l’intérieur, il délire complètement. Dans le reste de la descente il affiche des pentes descendantes de 46 % et dans la montée qui suit il continue de faire baisser l’altitude et indique encore de fortes pentes descendantes alors que je suis sur le plus petit développement et que j’avance à 5 km/h.

Après le petit-déjeuner je termine la petite descente. Une petite montée et une petite descente viennent ensuite et les 30 kilomètres suivants jusqu’au « Paso Blanco » sera montant à l’exception de très rares et courtes petites descentes.

Vers le kilomètre 17 environ il y a deux hébergements et au moins un restaurant dans le village de Gualilo. Ils sont visibles sur street view mais pas indiqués sur les cartes Google. Si je les avais vu en préparant le voyage j’aurais prévu de passer la nuit ici plutôt qu’à Landazuri pour mieux répartir les dénivelés sur ces deux jours. https://www.google.com/maps/@6.1832983,-73.717234,3a,66.5y,75.61h,87.49t/data=!3m6!1e1!3m4!1sblIUCMOQIJFqw8N-HDDxew!2e0!7i13312!8i6656

Dans les dernières maisons de Gualilo (et il n’y en pas beaucoup) il y a une « tienda » (épicerie) qui a aussi un panneau hôtel. La maison n’est pas grande et il ne doit pas y avoir beaucoup de chambres. Je m’y arrête pour faire quelques provisions (bananes et biscuits). L’homme qui s’occupe de la tienda veut savoir où je vais. Il me dit qu’il faut une heure en voiture pour aller d’ici à Velez et que les 25 prochain kilomètres sont montants. Il fait le calcul de l’heure à laquelle j’arriverai au sommet après que je lui dis qu’en montée ma moyenne était d’environ 5 km/h. Il est 11h20 à sa montre et il me dit que je serai à Paso Blanco à 16h20 et qu’il y a un hôtel mais que je peux aussi continuer jusqu’à Velez car les 10 kilomètres restants sont en descente. C’est à peu près les calculs que j’avais fait et je pense pouvoir arriver à Velez vers 17 heures si je ne fais pas de pause à midi et des courts arrêts pour grignoter ce que je viens de lui acheter.

Je me tiens à ce que j’avais prévu avec quelques courts arrêts pour manger une ou deux bananes. Je mange les biscuits en roulant pour limiter le temps des arrêts au minimum. Je ne peux pas les supprimer car les bananes sont dans une sacoche et il faut que je m’arrête pour les sortir. Les biscuits tiennent moins de place et ils sont dans la sacoche de guidon et en plus ils ont très secs mais bons avec un petit goût d’anis. En les mangeant je me souviens que j’en avais toujours dans mes sacoches aux Philippines.

Les pentes sont plutôt soutenues sur le 15 premiers kilomètres et le plus souvent entre 6 et 8%. Sur les dix derniers kilomètres il y a encore quelques passages à 7 ou 8 %, dont les deux derniers kilomètres, mais la pente est souvent entre 2 et 5 % ce qui me permet d’augmenter un peu la vitesse moyenne et d’arriver à « Paso Blanco » vers 16 heures.

A paso Blanco le thermomètre du compteur affiche 16,7 °C. Ce n’est pas la Sibérie mais j’ai les doigts un peu engourdis et pour ne pas avoir froid dans la descente j’enfile le Kway.

La descente est facile et rapide. Il y a quelques passages effondrés sans goudron et aussi des montées bien raides pour en sortir. J’arrive à Velez avec les doigts complétement engourdis et j’ai du mal à manipuler le téléphone. Il n’est pas tard et je suis la route principale qui monte dans la ville pour la visiter un peu et voir si je trouve des hôtels. Ma trace va sur la droite vers le centre et l’église et je pourrai la rejoindre facilement ensuite si je ne trouve rien. La route qui traverse la ville n’est pas en très bon état. Je fais un petit arrêt pour regarder si Google indique des hôtels dans le coin. Un homme en moto s’arrête à ma hauteur et me demande si j’ai besoin d’aide. Je luis dis que je cherche un hôtel et il me dit d’aller tout droit vers l’hôpital. Il y a un hôtel à moins de 500 mètres d’ici avec de chambres à 30 000 Pesos. Je suis ses indications mais à peine 20 mètres plus loin je vois un panneau hôtel. La réception est au premier étage mais l’escalier ne donne pas sur la rue mais sur un large couloir et il y a une grille qui doit fermer l’escalier la nuit et aussi la possibilité de mettre le vélo sous l’escalier. Je monte donc me renseigner. La réceptionniste me montre une chambre dont la porte est très proche de la réception. La chambre n’est pas très grande mais elle est très propre et la literie semble de bonne qualité. Elle a aussi une fenêtre qui ouvre sur l’arrière de maisons et pas sur la rue. Le prix est de 35 000 Pesos la nuit et pour le vélo il y a mieux que sous l’escalier. En face de l’escalier, de l’autre coté du couloir, il y a une grande pièce vide qui est fermée par des vitrages fixes et une porte vitrée dans laquelle je peux le mettre. Cette pièce est toujours fermée et c’est le réceptionniste qui a la clé. Avant d’entrer dans l’hôtel j’ai vu aussi qu’il y avait un restaurant de l’autre coté de la rue. Je ne cherche donc as plus et m’installe ici pour la nuit après avoir mis mon vélo dans la pièce que la réceptionniste a aussitôt refermée.

L’itinéraire que j’ai prévu pour demain est surtout descendant, avec quelques kilomètres de montées quand même, jusqu’au kilomètres 26 environ. Il y a ensuite environ 24 kilomètres de montée et le reste, environ 15 kilomètres est descendant ou en petites montées et descentes. Ce doit être faisable dans la journée mais je suis en avance de trois jours sur mon planning et, en fonction de la météo demain matin (température, pluie ou non) je décalerai l’heure de départ et couperai l’étape en deux. Cela n’étalera pas le dénivelé dont le plus gros sera à faire le jour suivant mais cela diminuera le temps passé à pédaler et diminuera d’une journée mon avance. Si la météo est favorable sur le haut plateau je chercherai ensuite des itinéraires pour occuper les deux jours d’avance restants.

J75-dimanche 20 mars 2022-Velez-PuenteNacional

Distance parcourue : 27,40 Km - Moyenne : 13,31 Km/h

Dénivelé montant : 248 m - Pente montante Maxi : 6 %

Dénivelé descendant : 787 m - Pente descendante Maxi : 6 %

Altitude départ : 2164 m - Altitude arrivée : 1625 m - Altitude Maxi : 2166 m

Heure de réveil : 7h00 - Heure de départ : 9h30 - Heure d'arrivée : 12h00

Hôtel Colonial El Dorado – Puente Nacional (Santander) - Carrera 6 # 4-83 – Hôtel/restaurant avec réception et petite piscine au rez de chaussée et chambres au premier et au deuxième étage, toutes les chambres ouvrent sur un balcon qui donne sur la piscine – Chambre avec lit double au premier étage – Salle de bain privée avec douche froide – wifi – Vélo dans une pièce couverte à coté de la piscine et en arrière de la réception – 40 000 Pesos la nuit pour la chambre (les chambres avec douche chaude sont à 50 000 Pesos).

Je me réveille vers 7 heures ce matin mais c’est un peu tôt car j’ai l’intention de faire une étape courte et principalement descendante aujourd’hui. De plus les vêtements que j’ai lavés hier ne sont pas secs. L’altitude a l’avantage d’apporter de la fraicheur la nuit ce qui permet de bien dormir mais il y a aussi l’inconvénient du linge qui ne sèche pas. Je pourrais prendre d’autres vêtements et mettre ceux qui ne sont pas secs sur les sacoches mais puisque j’ai du temps je les expose derrière la fenêtre au soleil qui se montre vers 7h30. J’occupe mon temps à lire quelques informations sur Internet. Vers 9 heures le linge est suffisamment sec et je m’équipe pour la petite journée de vélo. Je descends les sacoches et la réceptionniste me suit pour ouvrir le local où il est enfermé. Je laisse le vélo chargé dans le large couloir d’accès à l’hôtel et je vais faire quelques achats avant de prendre le départ. Il est 9h30 lorsque je donne les premiers coups de pédales (juste pour lancer le vélo car c’est en descente).

J’ai prévu de faire étape à « Puente Nacional » (drôle de nom) après un parcours principalement descendant d’environ 27 kilomètres. C’est très peu et je pense que je pourrais faire ce parcours en 1 heure ou 1 heure 30. Je ne veux pas arriver trop tôt et je traine autant que je peux au petit déjeuner et en faisant des arrêts au bord de la route.

Jusqu’au kilomètre 17 environ je suis encore sur la même route tranquille que ces trois derniers jours. Ensuite c’est un axe plus fréquenté qui relie Bucaramanga à Bogota. La circulation y est plus importante mais ce n’est pas trafic infernal non plus. Nous sommes dimanche aujourd’hui et il est possible que ce soit différent en semaine, en mieux ou en pire. Mon parcours suit cette route jusqu’à Bogota.

Les 7 ou 8 kilomètres parcourus sur cette route sont souvent en petites montées ou plats. Puente Nacional est à l’écart de la route sur la droite. La petite route qui y conduit n’est pas en très bon état et elle est franchement montante. J’ai repéré sur Google deux hôtels qui sont proches de la pace centrale et de l’église. Je vais donc directement sur la place de l’église et suis un moment une concentration de Vespa. Tous les conducteurs de Vespa ont un Tshit « Vespa » et le convoi est encadré par deux voiture ancienne mais en très bon état. La première transporte une sonorisation et le convoi qui fait le tour des rues de la ville ne passe pas inaperçu. Je m’arrête un moment sur la place de l’église qui est grande et l’église a aussi une belle façade. Elle est fermée et je ne peux pas visiter l’intérieur. Les vespas arrivent un peu plus trad devant l’église. Les conducteurs s’installent sur les escaliers après avoir aligné leurs engins sur le parvis. D’autres personnes se joignent à eux pour la séance de photos qui suit.

Je me dirige ensuite vers l’hôtel « Colonial El Dorado » qui est a quelques tours de roues (en sens interdit mais il n’y a pas foule). Il n’y a personne à la réception de l’hôtel mais le restaurant qui est dans le même bâtiment est ouvert. Je m’y installe pour déjeuner avec le traditionnel « almuerzo ejecutivo ». Je ne l’ai compris que plus tard mais je pouvais remplacer la traditionnelle soupe par une salade de fruit. Cela aurait changé un peu mais lorsque j’ai entendu « Fruta » je n’ai pas réalisé que c’était un choix pour remplacer la « sopita ». Ce repas est donc comme les autres avec un bon jus de fraise à la place de la traditionnelle « limonada ». Le prix à 9000 Pesos est aussi plutôt en dessous de la moyenne. En payant je demande pour l’hôtel et la serveuse me dit qu’il y a quelqu’un à la réception. C’est juste la porte à coté et il y a en effet un jeune homme à la réception et quatre clients devant le comptoir. J’attends mon tour qui arrive rapidement. Il y a des chambres standard à 40 000 Pesos (il ne semble pas qu’il y ait de différence de prix entre une et deux personnes par chambre ici) et les chambres supérieures avec douche chaude sont à 50 000 Pesos. Il y du soleil aujourd’hui et je pense que l’eau froide stockée dans un réservoir noir sur le toit sera au moins tiède. Je prends donc une chambre standard. Il y a aussi une petite piscine et une pièce qui doit servir de salle de restaurant pour les évènements mais qui est vide aujourd’hui où je peux mettre le vélo en sécurité et à l’abri. Il y a aussi de l’eau potable et du café chaud à la disposition des clients.

 A 13h30 je suis installé dans la chambre et j’ai peut-être eu raison de faire un court parcours aujourd’hui car un gros orage éclate vers 15 heures. Je ne peux pas savoir s’il a fait aussi orage sur la route de Chiquinquira mais je ne me suis pas mouillé aujourd’hui et ce village tranquille est parfait pour une demi-journée de repos.

Commentaires

  • Pascal.D
    • 1. Pascal.D Le 17/03/2022
    Salut Jean
    Profite bien des tes derniers jours au soleil, ici c'est pas encore terrible.
    Super voyage et les gens sont vraiment sympathiques visiblement.
    A+
  • Massard
    • 2. Massard Le 17/03/2022
    Salut Jean
    Je vois que ton voyage se passe bien .
    Tu as fais le plus dur et nous serons content de te revoir avec des souvenirs inoubliables .La température est vraiment excessive mais bon il faut faire avec....
    Bonne continuation

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